Chronique : In Mourning « The Immortal » (Melodic Death Metal suédois)
In Mourning est de retour avec son septième album studio, intitulé « The Immortal », deux ans après The Bleeding Veil. Les Suédois, fidèles à leur identité entre death metal mélodique, mélancolie abyssale et intensité viscérale, signent ici une œuvre qui conjugue à la fois continuité et évolution, offrant un voyage sonore dense et profondément émotionnel.
Entre mélodie et lourdeur : l’équilibre parfait
Depuis le début des années 2000, In Mourning s’est imposé comme une référence incontournable pour les amateurs de death mélodique à tendance progressive. Ce nouvel album ne déroge pas à la règle : les riffs massifs côtoient des envolées mélodiques pleines de nostalgie, les parties atmosphériques se heurtent aux assauts de double pédale, et l’ensemble dégage une intensité qui prend littéralement à la gorge.
Les guitares de Tim Nedergård et Björn Pettersson tissent des paysages contrastés, entre complexité technique et simplicité émotionnelle. Les harmonies s’étirent comme des cicatrices, tantôt lumineuses, tantôt obscures, mais toujours marquées par une sincérité désarmante.
Une dualité vocale au sommet
La grande force de In Mourning reste sans doute ce duo vocal unique. Les growls abyssaux de Tobias Netzell s’opposent aux lignes claires et éthérées de Björn Pettersson, créant un contraste saisissant qui donne une véritable profondeur aux compositions. Cette alternance entre rage et résilience, entre obscurité et clarté, reflète parfaitement la philosophie du groupe : trouver la beauté dans le tragique, et la lumière dans les ténèbres.
Un voyage introspectif et philosophique
Les thématiques abordées résonnent avec force : la fragilité de l’existence, le poids du destin, la lutte intérieure et la recherche de sens dans un monde voué à la finitude. In Mourning ne se contente pas de livrer un simple disque de death mélodique. Chaque titre agit comme une méditation sonore, un miroir tendu à l’auditeur, invitant à contempler la beauté de l’instant malgré l’inévitable doom qui plane.
Une production soignée et une intensité scénique palpable
La production met parfaitement en valeur la richesse du spectre sonore. Les guitares sont tranchantes mais aérées, la basse grondante, la batterie de Cornelius Althammer aussi puissante que précise, et le mix permet aux voix de s’exprimer sans jamais écraser l’instrumentation. Le tout garde une certaine organicité, presque live, rappelant à quel point In Mourning reste un groupe taillé pour la scène.
Verdict
Avec « The Immortal », In Mourning signe un disque d’une grande intensité, qui consolide encore son statut de figure majeure du death mélodique suédois. À la fois technique, mélancolique et profondément humain, cet album confirme que la beauté réside souvent dans la fragilité et le tragique.
Un album à écouter les yeux fermés, le cœur ouvert, et l’âme prête à s’égarer dans les méandres du désespoir lumineux.
