Sick N’ Beautiful – Horror Vacui, un manifeste du metal industriel made in Italy

Sick N’ Beautiful – Horror Vacui, un manifeste du metal industriel made in Italy

Quatrième livraison pour les Italiens de Sick N’ Beautiful, Horror Vacui vient confirmer ce que les amateurs de metal théâtral, cinématique et bourré d’influences industrielles savent déjà : le vaisseau spatial piloté par Herma et sa bande sait exactement où il va, et il y va avec les moteurs à pleine puissance.

Dès l’intro vindicative de « (Human Is) Overrated », le ton est donné : gros riffs, chœurs fédérateurs, production clinquante, tout y est. On pense forcément à Rob Zombie, à Powerman 5000, mais aussi aux ambiances goth-indus façon Marilyn Manson ou Lacuna Coil, surtout dans les passages plus mélodiques, portés par la voix de Herma, à la fois séductrice et furieuse.

Horror Vacui ne révolutionnera pas le genre, certes, mais il maîtrise parfaitement ses codes. Les plans sont connus, les refrains sont prévisibles, mais diablement efficaces. On se surprend à taper du pied sur « Raise The Dragon », hymne taillé pour la scène, ou sur « God Save The Bride », plus rampant, presque malsain dans sa manière d’installer une tension quasi théâtrale. C’est du metal de spectacle, pensé pour les planches, avec un fort potentiel visuel – ce que le groupe ne cache pas, lui qui s’est bâti une identité à mi-chemin entre l’horreur, le space opera et le freakshow.

La production signée Big Daddy Ray (également bassiste du groupe) est particulièrement soignée. Chaque instrument est à sa place, la batterie claque (mention spéciale à Evey, impeccable derrière les fûts), les guitares hurlent, groovent ou caressent selon les morceaux, et les nappes électroniques ajoutent cette touche futuriste indispensable à l’univers du groupe.

Il faut toutefois admettre qu’en dehors de quelques moments de bravoure – « Septem Maleficas » et son ambiance quasi rituelle, « The Rat King » et son refrain entêtant – l’album reste très balisé. Pas de réelle prise de risque, ni de surprise marquante. Sick N’ Beautiful propose un disque cohérent, solide, mais sans éclat novateur. On est dans le confort d’un genre maîtrisé, dans une zone sûre.

Mais c’est aussi ce qui fait la force de Horror Vacui : une œuvre qui plaira aux fans du genre, qui coche toutes les cases, et qui montre un groupe en pleine confiance, bien décidé à imposer son univers, quitte à le faire sans réinventer la roue.

En résumé

Un bon album, bien produit, plaisant à écouter, qui confirme Sick N’ Beautiful comme une valeur sûre du metal indus théâtral, mais qui manque un peu d’audace pour réellement sortir du lot. Parfait pour les amateurs de sons puissants, de refrains fédérateurs et d’univers barrés.

Azula Jinora

Azula Jinora est une chroniqueuse passionnée par les musiques enragées, avec une expertise exceptionnelle dans le rock, le metal, le hardcore et leurs multiples sous-genres. Dotée d'une immense culture musicale, elle explore avec précision et sensibilité l'univers des riffs puissants, des rythmes effrénés et des émotions brutes.

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