Live report : Beartooth et Polaris à Paris
Alors que nous nous dirigeons vers le Bataclan sous une météo maussade en ce samedi d’octobre, nous sommes surpris par l’immense file d’attente aux abords de cette salle : visiblement, Beartooth et Polaris sont attendus de pied ferme ! Ce n’est qu’au bout d’un gros quart d’heure sous la pluie que nous finissons par entrer dans l’enceinte du Bataclan qui affiche complet (nous comprenons donc mieux la file d’attente). Nous sommes juste à l’heure pour le début du set de Polaris, qui se présente devant une fosse déjà très bien remplie. Les Australiens ne sont pas là pour enfiler des perles et le montrent très rapidement au travers d’un set explosif, principalement concentré sur leur dernier album en date, Fatalism. Une prestation qui sera largement à la hauteur des attentes, avec un pit ultra réactif qui ne découvre visiblement pas le groupe au vu des nombreux titres repris à tue-tête par l’assemblée. Nous noterons d’ailleurs un petit mot du groupe envers nos Landmvrks nationaux, ces derniers partageant l’affiche avec Beartooth et Polaris durant toute cette tournée européenne, exception faite de cette date parisienne. Nous sommes un peu déçus de cette absence à titre personnel, mais la présence à venir des Marseillais en tête d’affiche à l’Olympia en février 2025 y est peut-être pour quelque chose… Cela étant dit, le set de Polaris fait mouche : des slams en voulez-vous en voilà, des circle-pits, des walls of death : tout ce qu’il faut pour bien s’amuser et se mettre en jambes ! Cela fait longtemps que nous n’avions pas assisté à un concert d’ouverture aussi intense et il ne fait aucun doute qu’avec ce concert, Polaris a marqué des points. En effet, ils ont non seulement ravi leurs propres fans, mais ils ont également laissé une très forte impression aux (rares) personnes présentes au Bataclan qui les découvraient ce soir, l’assemblée présente en fosse finissant aussi trempée qu’en arrivant (nous trouverons même une chaussure abandonnée au milieu de la salle, c’est dire !). Est-ce que nous les reverrons prochainement en tête d’affiche ? Après cette prestation, nous osons espérer que oui : cela serait plus que mérité !
Petit entracte suite à cette très grosse entrée en matière durant laquelle nous sommes rejoints par quelques amis (que nous remercions à nouveau pour les raisons qu’ils savent) avant de faire un tour par le stand de merchandising, qui nous déçoit un peu. Pas beaucoup de choix, quasiment que des t-shirts (presque aucun goodie) et, si nous reconnaissons que certains designs sont loin d’être laids, le t-shirt à 40€, c’est non. Alors certes, l’inflation tout ça tout ça, mais le t-shirt au prix de la place, sachons raison garder. Et dire qu’il n’y a pas si longtemps, nous trouvions qu’un t-shirt à 30€ était déjà hors de prix… Nous n’avons toutefois pas le temps de pester trop longtemps : la sono finit de diffuser la playlist d’entracte, signifiant la montée imminente de Beartooth sur les planches du Bataclan.
Nous prenons place derrière la fosse (nos amis préférant, pour diverses raisons, ne pas y aller durant ce concert : votre serviteur n’y ira donc se mêler à la foule que sporadiquement) et entendons les premières notes de The Surface, titre éponyme du dernier album en date des Américains. La fosse se chauffe vite devant l’énergie du groupe, mais redouble d’intensité dès le deuxième titre joué, The Past Is Dead (nous sommes véritablement surpris de la différence d’ambiance aussi brute dans la fosse en quelques instants !), qui voit Caleb Shomo, frontman de la bande, déjà faire tomber la chemise sous la chaleur du Bataclan. Pas question de prendre du repos avec le très énervé Bad Listener, précédant Riptide, plus dansant et désormais l’un des classiques du groupe, qui voit le frontman se rhabiller sous d’importants effets de fumée et de lasers tout en couleurs. Nous avons ensuite droit à un Disease s’offrant un bel accueil, avant que les mosh-pit ne viennent à nouveau envahir la fosse de toutes parts lors du bouillant et très punk Hated. Cette première partie de concert se finira avec l’interprétation de Might Love Myself, sous une pluie de confettis roses et noirs, reprenant la direction artistique et graphique du groupe.
Première partie de concert ? Oui car, suite à Might Love Myself, Caleb Shomo s’affuble d’une guitare acoustique avant de monter sur une plateforme devant la table de régie, au fond de la fosse du Bataclan. Le chanteur remercie la foule en lui disant qu’il s’agit à ce jour de son meilleur concert en terres parisiennes et interprète une reprise acoustique de Mr. Brightside de The Killers devant une assemblée conquise. Suite à cela, il enchaine directement avec Look The Other Way, qu’il dédie à sa compagne (se situant visiblement à quelques mètres de nous). Cela permet à tout le monde de reprendre un peu ses esprits et d’énergie, tout en apportant un petit quelque chose en plus de par la distance entre la scène (où le reste du groupe est toujours présent et actif) et le frontman, offrant ainsi la possibilité aux personnes situées au fond de la salle de voir ce dernier de près. Idée bien pensée ! Maintenant que tout le monde a repris son souffle, il est temps pour les fans en fosse de se rentrer à nouveau dedans sur l’excellent The Lines, dont la structure très metalcore est totalement dans l’air du temps. ATTN., l’un des nouveaux titres de la discographie de Beartooth, permet à tout le monde de danser sur un rythme moins énervé, avant que chacun ne reparte en guerre contre son voisin sur un You Never Know qui retourne la fosse, en atteste le nombre de slammeurs absolument fou pour une salle comme le Bataclan. C’est simple : nous ne voyons presque plus le groupe en raison de tous ces fans portés par la foule ! I Was Alive, dédicacé au grand-père de Caleb Shomo par ce dernier, aura aussi droit à son interprétation, voyant la salle reprendre à tue-tête le refrain face au frontman désormais vêtu d’un blazer du plus bel effet et devant un film présentant des photos de lui plus jeune, le tout faisant vraiment très générique de film. Une nouvelle idée plutôt originale et bien sentie, avant que nous ne voyions le groupe quitter les planches du Bataclan à la fin de ce titre.
Évidemment, nous avons droit à des rappels, à savoir le génial Sunshine venant retourner celles et ceux qui ne l’avaient pas encore été jusque-là, sous une nouvelle pluie de confettis (cette fois-ci jaunes et noirs). Le titre fait son effet et s’avère être, à nos yeux, l’un des meilleurs moments du concert, tant la communion entre le groupe et son public fût importante à ce moment-là. Cependant, toutes les bonnes choses ont une fin et c’est déjà l’heure du dernier titre de la soirée, à savoir le très bon In Between, attendu par l’ensemble de la salle (ce ne sont pas nos amis qui diront le contraire, s’inquiétant presque de sa non-interprétation jusque-là) et qui nous offrira un échange de vocalises entre le public et Caleb Shomo, ce dernier finissant même par screamer a capella et sans micro ! C’est sur cette image assez folle que le concert se termine. Nous avons eu droit à un show de grande qualité, mais peut-être un peu court. En effet, Beartooth a joué environ 80 minutes et nous n’aurions pas été contre d’avoir droit à deux ou trois titres supplémentaires pour étoffer la setlist (à titre personnel, nous sommes un peu frustrés de ne pas avoir eu droit des titres comme What’s Killing You ou encore What Are You Waiting For, notre titre favori de la bande). Ceci dit, c’est avec le sentiment d’en avoir eu pour notre argent que nous quittons le Bataclan (en croisant une autre amie qui se reconnaitra), sous le son des enceintes diffusant You’ve Got a Friend in Me. Oui, vous avez bien lu, nous parlons bien de la BO de Toy Story ! Une ultime note plus que sympathique pour conclure une soirée qui ne l’a pas moins été. Pas de doute, nous serons amenés à revoir Beartooth et, si c’est à Paris, difficile de ne pas les imaginer à terme sur des planches plus grandes que celles du Bataclan. Au vu des retours des personnes présentes ce soir, des prestations toujours plus qualitatives de la bande selon les fans les plus anciens et du gain croissant de popularité du groupe en France, cela semble tout sauf illusoire. L’avenir nous le dira, celui-ci s’annonçant bien plus radieux pour Beartooth que pour nous, qui subissons à nouveau la pluie en sortant de la salle. Vivement le retour du sunshine !