Joe Duplantier revient sur la prestation de GOJIRA aux Jeux Olympiques
Aux côté de Lady Gaga et Céline Dion, il y avait également GOJIRA pour un tableau illustrant la révolution française en compagnie de la mezzo-soprano Marina Viotti. Ensemble ils ont mis au point le titre basé sur le chant révolutionnaire « Ah, ça ira » dont l’histoire et les paroles sont disponible via Wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Ah_!_%C3%A7a_ira
Le tableau avait lieu à la Conciergerie ou a été emprisonnée Marie-Antoinette Josèphe Jeanne de Habsbourg-Lorraine, la dernière Reine de France, comme on peut le lire sur le site de la Conciergerie: https://www.paris-conciergerie.fr/decouvrir/marie-antoinette-a-la-conciergerie
Joe Duplantier, le frontman de Gojira vient de répondre à une interview pour Rolling Stone ou il est revenu sur la prestation du groupe pour ce moment historique du premier groupe de Metal lors d’une cérémonie des Jeux Olympiques. Il a notamment déclaré: « Cela fait des mois que nous y travaillons. Depuis que nous avons été contactés par le Comité olympique et le compositeur, Victor le Masne, je n’étais pas sûr de ce qui allait se passer, simplement parce que cela semblait complètement irréel. Le nombre de personnes qui nous verraient en concert éclipsait en quelque sorte le moment. Je ne pensais pas à ce que cela allait être, car c’était tout simplement trop hallucinant pour y penser. FrançaisDonc, la réalité du moment était absolument époustouflante depuis l’endroit où nous étions, là-haut à la Conciergerie et la vue que nous avions sur le paysage et toutes les équipes olympiques qui passaient sur des bateaux. C’était assez surréaliste. »
Il est également revenu sur l’opportunité de participer à la cérémonie d’ouverture et à l’importance que ça représentait:
« Le Comité olympique aurait pu demander à n’importe qui de jouer. Je pense à des groupes comme Metallica ou AC/DC qui sont des noms connus et des puissances dans notre genre, que nous vénérons tous et qui sont nos héros. Nous ne nous sommes jamais considérés comme le plus grand groupe du monde qui serait digne de jouer aux Jeux olympiques ou quelque chose comme ça. C’est tellement bizarre.
La façon dont je vois les choses, c’est que c’est un défi en 2024 de donner de l’espoir aux gens, de montrer quelque chose d’original. Les gens ont tout vu, de l’atterrissage sur la lune à l’IA. C’était donc un défi pour Paris et le Comité d’exprimer quelque chose de frais, de nouveau et d’original [en nous faisant jouer] et aussi de montrer ce qu’est la France.
Du moins pour nous, le fait que le métal et l’opéra n’aient jamais été vus ensemble à la télévision et devant autant de gens auparavant est un message pour la France. Cela veut dire : « Hé, regardez. Nous repoussons toujours les limites du monde. » Alors félicitations à la France pour avoir organisé cela. »
Et quand à la direction artistique il a déclaré:
« Ce n’était pas du tout nous. C’était l’équipe de jeunes, de compositeurs et de concepteurs qui a décidé de tout le thème. Nous étions dans le flou en ce qui concerne toute la cérémonie ; nous nous concentrions juste sur cette photo et ce moment de Marie-Antoinette. Nous ne savions pas à quoi cela ressemblerait ou comment cela s’intégrerait dans une performance globale.
Je ne savais pas que Lady Gaga ou Céline Dion seraient là. Nous étions dans la confidence et nous n’avions pas le droit de dire à nos gens que nous allions faire cela. Nous ne savions pas du tout ce qui allait se passer. On a fait des allers-retours avec le compositeur de la cérémonie olympique, Victor le Masne. Il nous a donné un tempo et une ligne directrice. Et puis on a fait notre truc. »
Le groupe a eu la liberté de donner sa propre interprétation au morceau:
« On a trouvé de manière très simple et organique des riffs et des grooves que l’on aime jouer. On a pris ça comme une opportunité de représenter la scène metal. C’était donc notre tâche de vraiment y aller et de nous imposer, pas juste d’être là et de jouer quelques notes pour choquer les gens. On a décidé d’y aller à fond avec des doubles kicks, des cris, des grognements, des moments épiques et une rupture de tempo à la fin ; on voulait vraiment montrer ce qu’est le metal. Et à notre grande surprise, tout a été accepté par le comité.
Mais ils nous ont donné des lignes directrices et des choses qui étaient obligatoires, par exemple dire « Ah ! Ça Ira » que j’ai fini par dire trois fois dans la chanson. C’est rare que je chante en français dans Gojira. C’était donc un peu un défi. C’est moi qui ai insisté pour mettre un peu d’anglais au milieu de la chanson pour la rendre plus internationale. »
Certains média ont aussi évoqué une performance satanique… Joe a bien entendu précisé:
« Ce n’est rien de tout cela. C’est l’histoire de France. C’est le charme français, vous savez, des gens décapités, du vin rouge et du sang partout – c’est romantique, c’est normal. Il n’y a rien de satanique [rires]. La France est un pays qui a fait une séparation entre l’État et la religion pendant la révolution. Et c’est quelque chose de très important, très cher aux fondements de la France républicaine. Nous appelons cela la laïcité. C’est quand l’État n’est plus religieux, donc il est libre en termes d’expression et de symbolisme. Tout est question d’histoire et de faits. Nous ne regardons pas de trop près le symbolisme en termes de religion. »
Voici le replay du titre avec les paroles en sous-titres: