Live Report : Heavy Week-End (Scorpions, Megadeth, Deep Purple, Alice Cooper, Judas Priest…)
Annoncé pour se dérouler du 21 au 23 juin, on pensait bien avoir le beau temps pour ce premier Heavy Week-End organisé par Gérard Drouot Productions à Nancy. Mais malheureusement comme tous les festivals de ce début juin c’est avec la pluie que s’ouvre les portes du site. Le site est d’ailleurs celui du Zenith où les concerts se déroulent habituellement en salle. Mais à Nancy, le Zénith a la particularité de s’ouvrir sur l’arrière, sur un immense terrain composé d’une énorme fosse et plusieurs niveaux de gradins, offrant donc la possible d’organiser des événements à l’air libre.
Vendredi 21 Juin, première journée
The Last Internationale ouvre le festival en ce Vendredi, il est 18:30. C’est rock et rythmé avec une ambiance américaine qui se répend sur un public qui arrive encore dans l’enceinte des concerts. La partie « village », avec les stands de nourritures et autres surprises culinaires, étant de l’autre côté de la salle accueillant d’habitude le public. Delila Paz, la frontwoman du groupe, est pleine d’énergie tout comme le reste de la bande. Ils se démènent sur scène comme envoûtés par la musique qu’ils produisent et qui sort des enceintes géantes pour attraper les oreilles des fans qui se positionnent devant eux. Delila Paz court jusqu’au milieu des gradins pour chanter avec un de ses fans. Elle n’hésite pas à se déplacer plusieurs fois au milieu du public. Prenant aussi parfois la basse elle attire l’attention et captive les fans par sa présence. Le guitariste Edgey Pires n’est pas en reste allant de droite à gauche de la scène, au plus près de la foule tout en headbanguant comme un damné.
Le temps d’un changement de plateau et c’est Extreme qui démarre son show il est 20:00. Ça sent bon le Hard Rock et le funk, le folk même parfois, c’est une nouvelle fois l’Amérique qui débarque à Nancy. Même si le plus gros du public ne semble pas connaître le groupe, où n’ose pas le dire lorsqu’on lui pose la question (?…), Extreme réussit à les convaincre dès les premiers accords. Les applaudissements et les cris se font entendre. Nuno Bettencourt fait le show. Discute avec le public, lâche quelques blagues rendant le show presque intimiste, alors qu’on est tout de même sur une scène de festival ! Et l’on poursuit dans ce côté intimiste lorsqu’il s’assoit sur le devant de la scène pour solo à la guitare sèche simplement accompagné d’une bande son. Le public est ravi. Mais Extreme revient vite sur scène pour relancer la machine à rock, qu’il maîtrise à merveille. La voix de Gary Cherone est parfaite. Et le duo de voix avec Nuno sur certains refrain et particulièrement efficace. Avec le soleil qui se cache, les lumières de la scène commencent à faire leur effet et donnant un côté encore plus imposant au groupe dont le fond de scène animé fait partie de cette impression de grandeur. Nuno se lancera aussi dans un solo de guitare endiablé dont il a le secret.
Il est un peu plus de 22:00 lorsque SCORPIONS monte sur scène. C’est la tête d’affiche de ce premier jour du Heavy Week-End. La nuit tombe sur le site et le public est désormais nombreux dans la fosse et sur les gradins sans que le festival soit pourtant sold out. « Legs »de ZZ top résonne lorsque la musique s’interrompt pour laisser place à quelques éclairs. La planète apparaît sur le fond de scène en vidéo et le concert est parti, lancé par un roulement de Mikkey Dee qui a rejoint le groupe en 2016 suite au décès de Lemmy et l’arrêt de MOTORHEAD.
Le groupe qui utilise toute la scène et un supplément de lumière et de décor s’impose dès les premiers accords comme le groupe international qu’il est. Les fans chantent et bougent aux rythmes imposés par le groupe.
L’expérience de SCORPIONS lui permet aussi d’exploiter pleinement l’espace de la scène, les musiciens allant presque au contacts des premiers rangs et utilisant avec maîtrise l’avancée de la scène dans la fosse, pour être encore plus proche des fans. Musicalement tout se fait une nouvelle fois avec maîtrise et perfection. Le groupe allemand originaire d’Hanovre, offre un gros show à la hauteur des gros festivals de l’été et ne déroge pas à sa réputation de machine sur scène. Tout est au millimètre. Le concert est un bien plus qu’un simple concert, un véritable show de lumière et de projection vidéo, de caméra et d’effets, afin de rendre cette experience mémorable pout tous les fans présents. Le public est d’ailleurs comblé et le fait entendre à chaque fois le groupe fait appel à lui. À grand coup de solos, de balades ou de rythmes plus énergiques, SCORPIONS fait bouger le public qui remue la tête ou le pied et qui fusionne complètement avec la musique du groupe. Même si les débuts du groupe datent des années 70, le public est assez variés et on voit quelques fans de groupes plus « dur » présents car ce genre de festivals étant tout de même assez rare dans l’Est de la France. La puissance et l’expérience de SCORPIONS sont remarquables. Cet ensemble musique et lumière est absolument captivant et le show à la hauteur des attentes des fans du groupe. 90 minutes de concert et c’est déjà fini pour cette première journée.
Samedi 22 Juin, deuxieme journée
Nancy est toujours survolé par d’épais nuages lorsque l’heure du premier concert arrive. Comme pour vendredi le public arrive petit à petit lorsque les premières notes de Sortilège retentissent sur le Heavy Week-End.
De nombreux fans connaissent parfaitement le groupe et chantent avec vigueur les paroles des titres. Et même lorsque le groupe va rechercher un titre de son premier album sorti en 1983 ! Le groupe parisien qui a l’avantage de s’exprimer en français, créait tout de suite le lien et embarque le public dans son voyage Heavy Métal pour une concert de seulement 40 minutes, mais où chaque minute fut efficace et précise. Ce qui a malheureusement un goût de trop peu, forcément, pour le public et surtout celui de la fosse qui semblait motivé comme jamais pour célébrer la venue du groupe et ce heavy métal en provenance direct des années 80.
Un peu plus de 18:30 et Pretty Maids envahit la scène du Heavy Week-end. Le public est déjà plus nombreux et toujours aussi motivé, joyeux, à l’idée de célébrer un autre groupe majeur du heavy metal toujours en activité. A grand coup de solo ou de rythmes soutenus, le combo danois secoue la fosse et les gradins. Les mediators et les baguettes volent dans le public pour le plus grand plaisir des premiers rangs. Comme tout bon frontman, Ronnie Atkins arpente la scène, tel un félin en quête de proie. Sans déborder d’énergie le groupe affiche une vraie gaité d’être sur scène et de partager ce moment avec les fans présents. Une nouvelle fois le son est bon. La sonorisation est vraiment de qualité sur l’ensemble des concerts, permettant vraiment d’apprécier chaque élément de chaque titre. C’est ça aussi un bon concert.
Lors de cette deuxième journée, on croise aussi quelques invités de marque comme Sylvain Coudret de Soilwork ou encore Frédéric Leclercq de Kreator. Kreator qu’on verra en fin d’année avec Anthrax et Testament !
Il est 20:00 passé lorsque Megadeth prend possession de la scène du Heavy Week-End. Et il faut avouer qu’a la vue du nombre de tee shirts presents à l’effigie du groupe, on savait à l’avance que les fans seraient là pour acclamer Dave Mustaine et sa bande que nous avons, de notre côté eu le plaisir de voir il y a quelques jours à Paris. Avec le même démarrage, à savoir « The Sick, the Dying… and the Dead! », Megadeth arrive à conquérir le public en quelques accords. Ce qu’on avait pu constater dans la journée avec le nombre de tee shirts, se confirme. Les fans sont vraiment bien là, surtout dans les premiers rangs de la fosse. Dave Mustaine se déplace sur la scène, utilisant les trois micros positionnés devant chaque musicien pour que tous les fans puissent profiter de sa présence.
Plus les morceaux passent et plus la foule est déchaînée. L’énergie est vraiment montée d’un cran avec la venue d’une des stars du big 4. La qualité du show est une nouvelle fois incroyable. Et à l’image des fans, le groupe est survolté sur scène. On peut même dire que l’énergie est encore meilleure qu’à Paris. Les lumières commencent aussi à faire leur effet, donnant au spectacle un aspect encore plus imposant. Ça bouge dans le public que ça soit au premier ou au dernier rang et qu’importe l’âge des fans. Megadeth séduit toujours autant et ça n’est pas avec son dernier album que ca va s’arrêter tant il est efficace, et tant les mélodies sont accrocheuses. Une mention spéciale pour le titre « À tout le monde » dont le dernier refrain est uniquement chanté par le public tout entier. On regrettera tout de même un show de moins de 75 minutes. On aurait bien aimé les 15/20 minutes
supplémentaires comme pour le concert du groupe en tête d’affiche à Paris.
Il est 22:00 et Deep Purple entre en scène. Le show démarre avec une bande son nous plongeant plus dans un univers plus cinématographique qu’un simple concert de rock. L’écran géant du fond de scène diffuse une animation qui dessine le logo du groupe. Le synthétiseur résonne, le basse batterie est percutant et la guitare ajoute sa distortion pour un rock parfois bien tranché, parfois beaucoup plus posé. Une ambiance bien différente s’installe à Nancy, soulignée par la voix mélodique de Ian Gillan. Le public toujours aussi nombreux se fait encore entendre à chaque pause. Le groove de Deep Purple accroche les oreilles des connaisseurs du groupe comme ceux qui regardent ce combo, avec un regard de découverte, qu’ils imaginaient probablement moins vigoureux.
La nuit étant tombé, l’éclairage ajoute une dimension encore plus grandiose au concert du groupe. Les 70s sont une autre époque de la scène rock qui sera représenté en cette fin de deuxième journée. Avec la fin de journée le public des gradins peut se mélanger avec la fosse qui attire de plus en plus de fans, mais également pour offrir un parterre compact au combo britannique. Les classiques sont là et ils font mouches. Deep Purple tout comme Scorpions hier soir, rassemble des fans qui non seulement vivent ce rock par passion mais qui replongent également dans une autre époque qu’on pourrait peut être aujourd’hui qualifier de plus simple ou tout du moins, moins compliquée.
Dimanche 23 Juin, troisième et dernière journée
Nous voici arrivé à la troisième et dernière journée. Au programme de ce dimanche du rock et du heavy. Le temps est plus clément et aucune pluie n’est annoncée pour la journée, enfin ! Comme pour les journées précédentes les fans entrent sur le site tout doucement.
Mais sans aucun doute, il y aura foule pour Alice Cooper et Judas Priest qui clôturent ce Heavy Week-End.
Lorsque c’est au tour d’Ayron Jones de monter sur scène, le soleil resplendi sur la fosse clairsemée mais qui va se remplir relativement vite, tout comme les gradins. Le calme et la sérénité du groupe permet à tous les fans de démarrer tranquillement cette dernière journée. Le groupe est bien décidé à faire réagir le public et s’emploi à le faire frapper dans les mains et à démontrer sa joie d’être là aujourd’hui. La scène est nue, sans ampli et le fond de scène affiche simplement le logo du groupe. Car l’essentiel est ailleurs. C’est du rock, de la musique humaine que propose Ayron Jones aujourd’hui. C’est rempli d’émotions et de passion. Alors inutile de chercher des artifices, le quatuor propose un rock efficace. Toute la place étant laissée aux mélodies. C’est assez varié et convaincant. Idéal pour passer un bon moment pour tous les amateurs de Rock.
Il est 18:25 lorsque Tom Morello s’équipe de sa guitare et démarre son show pour le Heavy Week-End. L’écran projette des portraits très stylés pendant que le groupe déroule son set rock rythmé avec cette touche si particulière que Tom Morello insuffle à l’aide de sa guitare et de ses effets. Et le fait de démarrer en début de set avec un medley de Rage Against The Machine ne fait qu’ajouter à l’énergie et à l’excitation collective. L’ambiance est bonne autant sur scène que dans la foule. Tom Morello va même préciser qu’il est heureux de jouer aujourd’hui en compagnie deux de ses héros, Alice Cooper et Judas Priest. Le set est rythmé, accrocheur, ce qui réveil certains toujours endormis dans les gradins. Les têtes et les pieds battent le rythme dans la fosse,
car si Tom Morello a bien une qualité c’est celle de produire un groove qui vous accroche les oreilles en deux secondes, le temps simplement de plaquer quelques notes sur sa six cordes. Le show principalement basé sur des reprises comme « Kick out the Jams » de MC5 ou encore « Like a Stone » d’Audioslave et en hommage à Chris Cornel disparu en 2017, séduit un public désormais nombreux et engagé. Le show va aussi intégrer une reprise particulièrement efficace de Rage Against The Machine, en fin de set, et qui va faire bouger les premiers rangs avec intensité,« Killing in The Name ». Car un morceau comme ça en fin de show c’est s’assurer d’une énergie du premier au dernier rang. À noter que le morceau est entièrement chanté par le public !
20:00. Alice Cooper, attendu par de nombreux fans, débute son concert. Le drap noir qui cachait la scène tombe et c’est parti pour 90 minutes de spectacle. Le public frappe dans les mains dès que le père du Shock Rock le demande. La communion avec le public est faite des les premiers morceaux. Alice Cooper a décider de judicieusement placer un de ses hits en début de set, « No More Mr Nice Guy » ce qui finit de conquérir tout le public qui reprend en chœur chaque refrain. Les titres défilent et tout est orchestré au millimètre. D’une précision redoutable, le groupe n’en délaisse pas le côté spectacle en bougeant partout sur la scène. Les projections sur l’écran géant du fond de scène, plongent encore plus le public dans l’univers de chaque titre. Sur le devant de la scène, le groupe se démène toujours et il n’y a pas une seule seconde où
l’énergie n’est pas présente. Le groupe prend régulièrement des poses dans la plus pure tradition des années 80, enchantant les fans qui hurlent à chaque fois qu’il est possible de le faire. Au bout de 40 minutes le groupe se retire pour laisser place à un solo de batterie qui captive tous les fans. Le groupe revient vite pour entamer « Welcome to My Nightmare ». Alice Cooper continue le show avec un mannequin dans les bras pour « Cold Ethyl », mais un mannequin qui se fait allègrement malmener tout au long du titre. Le groove du groupe fait vraiment effet, et toute la foule applaudit ou se remue au tempo de chaque titre. L’ensemble que forment les lumières et le fond de scène en complément du spectacle que donne le groupe, est vraiment impressionnant. Car en plus de jouer parfaitement, le groupe contribue à la mise en scène de chaque titre. Ce qui a toujours fait partie de l’ADN d’Alice Cooper et séduit, enchante et convainc une nouvelle fois tout le public réunit ce soir.
Il est 22:15, Ozzy Osbourne résonne sur le public Heavy Week End. Le titre s’interrompt brusquement. Judas Priest s’apprête à rentrer sur scène. Le temps d’une bande son et c’est parti. Le groupe est acclamé dès son entrée par une fosse bien compacte. Rob Halford a revêtu un veste brillante qui reflète toutes les lumières qui s’agitent sur la scène. « Panic Attack » marque le début du concert et son énergie remue le pit et enthousiasme tout le public. Le symbole du groupe flotte au dessus de la scène. Des animations sur l’écran géant derrière la batterie ajoute à chaque titre une ambiance particulière et se mêlant parfaitement au jeux de lumières. La scène entière se voit habillée par un ensemble rouge avec deux écrans placés sur chaque extrémité et intégré au décor. Les fans se font entendre, c’est limite de la folie dans les premiers rangs. Des slameurs entrent en action. Et c’est pas le bon vieux « Breaking The Law » qui va changer les choses !
Judas Priest enchaîne des tempos différents continuant d’exciter le pit tout en sachant calmer le jeu pour mieux repartir. Le basse batterie est ravageur, les guitares acérées et la voix de Rob en pleine forme. C’est bien plus que convaincant, c’est un très bon concert du combo britannique. Les envolées de guitares sont pleines de maîtrise et le son de la façade est une nouvelle fois ce week-end extrêmement bon. Ce qui permet vraiment d’apprécier chaque morceau et chaque détail que le groupe interprète avec brio. L’ensemble du groupe réalise une très belle prestation. Les flammes projetées derrière les gradins et qui se déclenchent régulièrement réchauffent tout le public qui n’avait vraiment pas besoin de ça pour célébrer le concert avec puissance. Le spectacle est entier, aussi bien pour les oreilles que pour les yeux. La maîtrise du groupe qui n’est plus à démontrer fait encore une fois des merveilles. Et c’est sur cette très bonne impression et une setlist de 15 titres que le concert se termine.
Voilà, le premier Heavy Week-End vient de refermer ses portes. Ce projet naît suite au Power Trip, le mega concert aux Etats Unis en Octobre 2023, qui rassemblait toutes les plus grosses têtes d’affiches du Rock au sens large comme AC/DC, Iron Maiden ou encore Metallica ,vient donc de se terminer avec le concert de Judas Priest. 11 groupes de très grande qualité, qui ont tous donné le meilleur d’eux mêmes pour des concerts mémorables. Au niveau de l’organisation du lieu et des accès tout s’est bien passé. Bien entendu comme pour tout festival il faut savoir être patient pour sortir. Niveau restauration il y avait du choix mais les prix auraient pu être un peu moins élevés. Le point noir soulevé par les festivaliers restant les toilettes en nombre insuffisant. On a quand même affaire au départ à des buveurs de bières ! Mais dans l’ensemble l’organisation a été au niveau pour gérer les 15.000 personnes sur le site. On peut désormais se poser la question de la suite à donner pour un tel événement dans l’Est de la France qui ne possède pas encore un festival majeur pour la scène Heavy, Rock ou Métal. On espère revoir un Heavy Week-End en 2025, qui sait ?!
On profite de la fin de ce Report, pour remercier Olivier de Replica Promotion pour nous avoir permis de couvrir cet évènement.