Lycosia nous parle du groupe et de leur nouvel album

Lycosia nous parle du groupe et de leur nouvel album

LYCOSIA

1. Bonjour, pour ceux qui ne connaitraient pas trop le groupe, pouvez-vous vous présenter succinctement ?

Christi Scythe (chant / guitare/ saz) : Lycosia est un groupe français qui existe maintenant depuis 1998. Actuellement on sort notre cinquième album « Midnight Rock Celebration » distribué par Season of Mist. On joue en quatuor avec Sly à la basse, Jesse à la guitare et Greg notre nouveau batteur.

 

2. Votre dernier album prouve que vous puisez dans vraiment différentes influences. Pouvez-vous nous décrire plus en détail et expliquer d’où viennent celles-ci ?

C.S : Depuis nos débuts on a toujours cherché à ne pas s’enfermer dans un genre en particulier. Sur « Land of Tears » et « No Love Lost » on était plutôt rattaché à la scène métal gothique. On écoutait beaucoup la scène death métal de Tampa mais aussi The Cult, Type O Negative et Danzig. Parallèlement à ces groupes on aimait beaucoup Bowie, Depeche Mode, Led Zeppelin… On avait besoin de faire ressortir ces sonorités dans notre musique. C’est pour cela que sur notre deuxième album a été une rupture par rapport à nos précédents albums. Le public a été dérouté par ce choix. Certains on adoré et salué notre démarche par contre d’autre ont détesté ou pas comprit. C’est vrai que ce choix a été commercialement suicidaire mais on avait besoin de passer par cette phase pour aboutir à un équilibre sur notre troisième album. C’est à partir de cet album qu’on a pu se redéfinir. On a incorporé des instruments turcs, kirghizes et des chants diphoniques dans notre son. « Midnight Rock Celebration » est un prolongement de cette direction que nous avions insufflé dans l’album éponyme.

 

3. Quelques mois maintenant que votre album est sorti dans les bacs, comment cela se passe t-il pour vous ?

C.S : Pas mal, on revient de cinq ans d’absence discographique. On a redémarré à zéro. Notre ancienne fan-base revient vers nous et de plus en plus de gens nous découvre. On a des dates pour soutenir notre sortie d’album et on travaille déjà sur notre prochain opus.

La première sortie a été numérique si mes sources sont bonnes. Votre album se distribue-t-il plus de cette manière que physiquement (cd) ?

Pour l’instant, on n’a pas tous les chiffres. « Midnight Rock Celebration » a d’abord été disponible en distribution numérique. La promo a débuté sur cette sortie numérique. Notre retour est progressif. On se réimplante dans le paysage musical.

 

4. Peux-tu revenir sur le procédé d’écriture (textes inclus) et l’enregistrement de cet opus ?

C.S : Après la tournée d’Apokalipstik, je suis parti chez Vince poser mes nouveaux riffs. L’orientation rock était plus marquée par rapport à notre album précédent. Ensuite on a enchainé plusieurs séances d’enregistrement. Je me souviens qu’on avait enregistré Divine Embrace et Dancing Corpse dans la même nuit. Généralement on enregistre d’abord les parties instrumentales. Quand on a fait la deuxième tournée avec le groupe Systr on a testé les nouveaux titres sur scènes. Ca nous a permit de voir ce qui était bon à garder ou à modifier. La maquette du nouvel album a été présentée à Stephane Lumbroso qui est devenu notre producteur. On a ensuite enregistré « Midnight Rock Celebration » dans son studio à Paris. On a fait trois semaines de prises et morcelé le mixage à raison d’un titre par jour.

 

 

5. « Midnight Rock Celebration » est-il donc à la hauteur de vos attentes ? Comment le compareriez-vous par rapport à vos albums  précédents ?

C.S : C’est plutôt un bon album pour un come-back !!! Plus sérieusement oui ! Quand je sors un album j’assume mes choix artistiques. J’éprouve toujours autant de plaisir à les écouter et même à les jouer en répétition. Quand je fais des titres il faut que j’aie ensuite envie de les écouter en boucle. Concernant les choix de productions, j’apprécie la mise en valeur des voix et des instruments acoustiques. Le mixage de l’album est plus dynamique et aéré par rapport à l’album précédent.

 

6. Avez-vous commencé à tourner pour la promotion du cd ? Si oui, comment ça se passe jusqu’à maintenant ? Quel genre de scène faites-vous ? Et quels sont vos projets côté live ?

C.S : On a fait des dates à la sortie de l’album dans le nord et le sud de la France. On est aussi parti en résidence au Nautilys à Comines pour préparer les dates de la rentrée. La diversité de notre musique nous permet de faire des sets différents. On peut axer un live avec uniquement des titres métal oriental ou des sets plus goth indus. Maintenant on utilise tous le saz en concert. Beaucoup de personnes nous réclamaient les titres comme Altaï ou Velveteen Kiss. Généralement on tourne dans des clubs ou des salles à capacité de 500 personnes. On va aussi  pouvoir tester des nouveaux titres puisque nous y travaillons actuellement. Sur scène on a parfois des copines actrice de X qui nous accompagnent. C’est clair que ça illustre bien le propos de titres comme Say Fuck Yeah ! Ca plait au public ce genre de délire…

 

7. Je crois savoir que vous avez tourné avec Cradle. Ayant vécu 4 ans dans la même ville que David et rencontré d’autres membres du groupe, question curiosité, comment ça s’est passé avec le groupe ? Et que pensez-vous de leur longevité ?

C.S : C’est pendant la tournée avec Anathema pour l’abum « Judgement » qu’on a croisé la route de Cradle of Filth. A l’époque ils avaient eu des changements de line-up après « Cruelty and The Beast ». On avait déjà un bon feeling avec les mecs d’Anathema qui connaissent très bien la team de Cradle of Filth donc on s’est bien entendu avec eux. Dany semblait distant pourtant je l’ai vu assister à tout notre concert. J’étais étonné mais agréablement surpris. On s’est tous biens défoncés ce soir là. C’était fun.  A l’époque, Kit Woolven qui avait mixé notre premier album  « No Love Lost » avait produit aussi « Dusk Her Embrace » de Cradle. C’est un des albums majeurs de la scène Black Métal. Ca reste l’album que je préfère de Cradle of Filth. Il possède une atmosphère qui lui est propre et un bon sens de l’esthétique. Je connais moins leurs derniers albums mais c’est un groupe qui a trouvé son filon et qui exploite sa brèche. Il y a quelques temps j’avais écouté des titres de Cradle plus rock. Ca sonnait bien. Je ne sais pas si leur public les a suivis dans leur démarche mais c’est un groupe qui tourne et qui reste culte dans mon esprit et pour beaucoup de métalleux.

 

8. Chaque membre de Lycosia-t-il les mêmes influences ou vous complétez-vous d’où cette diversité musicale ressentie sur les titres ?

C.S : Actuellement dans le groupe on a pas mal d’influences métal en commun. On est tous des gros fans de Metallica. Greg notre nouveau batteur, est plutôt fan de metal extrème genre Behemoth. Jesse le guitariste est plus orienté Tool, Rage Against the Machine et Nine Inch Nails. C’est avec Sly que je le partage le plus d’influences. On adore les groupes des eighties de la scène Hard Rock comme Mötley Crüe, Gun’s n’Roses, Kiss, Thin Lizzy … et aussi gothique : Sisters of Mercy, Joy Division, The Cult… On apprend tous à se connaître. Je remarque qu’on apprécie tous la Funk aussi.  C’est en travaillant sur les nouveaux titres que la personnalité de chacun ressortira encore plus.

 

9. Que pensez-vous de la scène française actuelle ? De « petits » groupes à recommander ?

C.S : En France, les groupes les plus créatifs font de la musique plutôt anglo-saxonne mais l’Etat ne soutient que les groupes qui chantent en français. Cette scène survie tant bien que mal. Actuellement on manque de structures et d’appuis conséquents pour s’imposer à l’étranger. La scène française que je trouve intéressante reste donc underground.  Entre « Apokalipstik » et Midnight Rock Celebration » on a tourné avec de bons groupes français comme Sixteen Sinners, Systr et Simply Dark. Dans un autre genre plus noise j’aime bien White Dolls. A partir de Mars on va jouer avec de bons groupes aussi Soror Dolorosa et Introverted Violence.

 

10. Durant toutes vos années de carrière, quel est le meilleur souvenir pour Lycosia et le pire ?

C.S : Je ne fais pas de classement personnel des évènements les meilleurs ou les pires. Après avoir sorti plusieurs disques j’ai le sentiment que chaque album est un nouveau cycle divisé en plusieurs phases : la composition, l’enregistrement, la sortie du disque et les tournées. Dans toutes ces étapes il y a d’excellents moments que j’ai vécu seul ou partagé avec le groupe de même que pour les évènements difficiles. Les moments les pires finalement c’est surtout quand un label se plante et ne nous paye pas ce qui nous est du. Le label Musisoft qui avait signé notre premier album « No Love Lost » ne nous a jamais versé nos royalties. Ca a affecté de nombreux groupes à l’époque et ça en a tué d’autres. Pour Lycosia ça a généré de nombreux troubles. Avec cet argent on pouvait breaker notre investissement et se financer pour se développer sur l’étranger.  On a malgré tout décidé de continuer et aujourd’hui on a 5 albums au compteur.

 

11. Projet pour 2012 ?

C.S : On a beaucoup d’efforts à fournir pour se refaire une place dans le paysage musical. On va tourner un maximum pour consolider notre nouvelle formation et pour soutenir la sortie de notre nouvel album « Midnight Rock Celebration ». On aimerait bien en profiter pour sortir ensuite notre premier Dvd Live. Avec le groupe on avance bien sur les nouveaux titres. On est déjà sur le sixième album. On va aussi tester ces titres inédits sur la tournée.

 

12. Merci pour votre temps, à vous le mot de la fin. Profitez-en pour en aborder tout ce que vous voulez et que j’aurais pu oublier. Meilleurs vœux pour 2012 en tout cas !

C.S : Merci à toi de nous avoir donné la parole. J’espère qu’on vous croisera tous sur la route en 2012. Keep On Rockin’.

Skikaz

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