Chronique: Volbeat « God of Angels Trust », un neuvième album fidèle à l’esprit du groupe, entre énergie heavy rock et émotions sincères

Volbeat n’a pas changé… et tant mieux ?
Neuvième album pour les Danois de Volbeat, et le constat est clair : la recette reste la même, mais le plat est toujours aussi savoureux. God of Angels Trust ne cherche pas à réinventer la roue, et ce n’est sans doute pas ce qu’on attend d’un groupe qui a fait de la fusion heavy rock/rockabilly/metal sa marque de fabrique depuis plus de deux décennies.
Mais s’il ne révolutionne rien, l’album montre un groupe en pleine forme, fidèle à son identité, mais plus instinctif et spontané que jamais.
Un album né dans l’urgence et l’intuition
Selon Michael Poulsen, ce nouvel opus a été écrit sans schéma prédéfini, dans une effervescence créative proche de leurs débuts. Fini les structures classiques, bienvenue à l’instinct brut. Et le résultat est là : God of Angels Trust est un album énergique, direct, enregistré en conditions live avec un minimum de prises. Il sent la sueur, la vitesse, la sincérité. En à peine cinq semaines, Volbeat a pondu un disque cohérent, inspiré, parfois touchant, parfois complètement barré – à l’image du titre à rallonge In the Barn of the Goat Giving Birth to Satan’s Spawn in a Dying World of Doom.
Des singles accrocheurs qui font le job
Sans surprise, Volbeat sait toujours composer des tubes efficaces. By a Monster’s Hand en est un bon exemple, entre riffs gras et rythmique martelée, racontant l’histoire glauque d’un tueur en série dans une ambiance presque cartoonesque. Acid Rain, plus mélancolique, nous plonge dans une expérience extracorporelle bouleversante, dans laquelle Poulsen dialogue avec son père décédé. Deux facettes du groupe, deux ambiances, mais toujours cette capacité à créer des refrains entêtants et des atmosphères distinctes.
Des thématiques sombres mais un message positif
Derrière les gros riffs, Volbeat signe ici son album le plus personnel. Les thématiques de la perte, du deuil, de la santé mentale (notamment dans Demonic Depression ou Time Will Heal) sont omniprésentes. Pourtant, l’album dégage une forme d’espoir, une énergie positive qui fait du bien, surtout dans le climat actuel. C’est une ode à la résilience, à l’amour des proches, au pouvoir de la musique et des souvenirs. Le morceau Lonely Fields, ode onirique au père de Michael Poulsen, est sans doute l’un des moments les plus forts et touchants de la discographie du groupe.
Un délire assumé et jubilatoire
Mais Volbeat ne serait pas Volbeat sans son goût pour le second degré, les films d’horreur, et l’absurde. Le délirant In the Barn… ou encore Enlightening the Disorder (partie 2 de By a Monster’s Hand) jouent à fond la carte du grotesque, entre serial killers, rituels sataniques et théâtre de marionnettes en os humains. Un humour noir assumé, qui tranche avec les titres plus introspectifs.
Verdict
God of Angels Trust ne changera pas la face du metal, ni celle de Volbeat. Mais il confirme que les Danois savent toujours faire parler la poudre, aligner des hymnes rock qui claquent et toucher juste quand il le faut. Parfois kitsch, souvent sincère, toujours efficace, l’album s’écoute avec plaisir et sans prise de tête, comme un bon film d’action des années 80 qu’on connaît par cœur. Et franchement, en 2025, on en a bien besoin.