Chronique : TETRARCH signe un album efficace avec « The Ugly Side Of Me » (Neo Metal)

Chronique : TETRARCH signe un album efficace avec « The Ugly Side Of Me » (Neo Metal)

Avec The Ugly Side Of Me, TETRARCH revient en force et signe un album qui réaffirme haut et fort que le Nu Metal n’a pas dit son dernier mot. Troisième livraison du quatuor américain, ce disque s’inscrit dans la droite lignée de Unstable (2021), tout en affinant les contours d’un style aussi accrocheur qu’efficace. Bien produit, bien construit, et sans détour : voilà un album qui va droit au but.

Dès les premières notes de l’ouverture « Anything Like Myself », on retrouve ce goût prononcé pour les riffs syncopés et les refrains massifs. Une recette que Korn a perfectionnée il y a deux décennies, et que TETRARCH reprend à son compte avec une exécution chirurgicale. On pense aussi à Sevendust ou même à certains moments d’Issues-era, tant l’équilibre entre lourdeur et mélodie est bien pesé.

On ne va pas se mentir : l’originalité n’est pas le moteur principal de cet album. Mais ce qu’il fait, The Ugly Side Of Me le fait bien. Très bien, même. Les morceaux comme « Live Not Fantasize », avec ses touches électro-indus et ses envolées « guitaristiques » signées Diamond Rowe, ou « Never Again (Parasite) », véritable rouleau compresseur d’énergie portée par les vocaux hargneux de Josh Fore et la voix étonnamment bien maîtrisée de Rowe, sont autant d’exemples d’un groupe qui connaît son affaire.

La production signée Dave Otero (avec Rowe et Fore en co-production) est massive, claire, percutante – taillée pour le live comme pour les playlists de streaming. Les refrains font mouche, les breakdowns incitent au headbang, et chaque titre semble calibré pour faire taper du pied même les plus réticents. C’est le genre d’album qui, sans rien révolutionner, se laisse écouter d’une traite avec un plaisir coupable mais sincère.

On notera tout de même quelques temps forts, comme « Erase » et ses lignes mélodiques impeccables, ou encore « Cold », où les ambiances se font plus pesantes et introspectives. Le morceau-titre « The Ugly Side Of Me » clôt l’album sur une note plus personnelle, presque cathartique, en abordant sans détour la question de l’identité et de l’acceptation de soi – un thème récurrent dans les paroles du disque.

Ce qui distingue TETRARCH de la masse de formations Neo Metal qui peuplent la scène actuelle, c’est sans doute ce sens aigu de la mise en place. Les riffs sont calibrés, les arrangements peaufinés, les transitions millimétrées. On sent l’expérience, la maîtrise, mais aussi une sincérité palpable dans l’interprétation. Pas de surenchère, pas de tentative de forcer la modernité : juste un bon groupe qui fait ce qu’il aime, et qui le fait bien.

En conclusion, The Ugly Side Of Me n’est pas un game changer, mais il coche toutes les cases de l’album efficace, solide et fédérateur. Il plaira sans mal aux fans de Neo Metal de la première heure comme à une nouvelle génération en quête de gros sons, de refrains entêtants et de grooves puissants. Dans un genre souvent décrié ou caricaturé, TETRARCH s’impose avec assurance et passion. Le visage est peut-être « ugly », mais le résultat, lui, est franchement séduisant.

 

Eternal Cerberus

Eternal Cerebrus explore l’univers du Metal sous toutes ses formes, des ténèbres les plus brutales aux mélodies les plus éthérées. Sa plume capture l’intensité et la profondeur de ce genre, entre rage cathartique et émotions sublimes. Passionné et incisif, il écrit avec la même énergie qui anime les riffs et les cris.

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