Live Report : Sepultura, Jinjer et Obituary à Paris (Zénith)
Arrivés juste pour l’entrée en scène d’Obituary, il est pas encore 19:00, nous avons pu apprécier la puissance de leur set. Ces vétérans du death metal ont offert une prestation sans faille, mêlant leurs riffs lourds et leurs tempos variés pour maintenir l’agressivité du début à la fin. Le chant tranchant de John Tardy, qui n’a rien perdu de sa puissance, a ajouté à cette intensité déjà écrasante. Dans le public, l’engouement est palpable, surtout parmi les amateurs de la première heure, dont l’enthousiasme est alimenté par des morceaux incisifs, rappelant les heures de gloire du death des années 90. Obituary a su combler son auditoire en ramenant l’essence du genre, sans détour, et en démontrant une maîtrise qui en dit long sur leur longévité dans la scène.
Le groupe ukrainien Jinjer monte ensuite sur scène avec une présence qui capture immédiatement l’attention. La scénographie de rectangles lumineux s’accordant aux ambiances des morceaux est particulièrement percutante et met en valeur leur style singulier. Leur set, oscillant entre la lourdeur des guitares et des passages plus subtils, montre une fois encore l’évolution du groupe vers des compositions plus émotionnelles sans perdre l’énergie et l’agressivité qui leur est propre. Le public, visiblement conquis, accompagne Tatiana Shmailyuk dans ses performances vocales tantôt brutales, tantôt claires. En dépit d’une acoustique parfois capricieuse au Zénith, qui a fait ressortir exagérément la caisse claire, le groupe a réussi à offrir un concert solide et mémorable, prouvant qu’il gagne en maturité et en maîtrise à chaque passage en France.
Le moment tant attendu arrive avec Sepultura, qui fait son entrée sur une reprise du classique brésilien Polícia des Titãs. La foule explose alors que le groupe enchaîne les incontournables Refuse/Resist, Territory et Slave New World. La scène imposante, avec ses écrans et plateformes, accentue l’ambiance immersive de chaque morceau. Sepultura n’est pas seulement là pour jouer un concert, mais pour offrir un véritable hommage à ses 40 ans de carrière et pour célébrer cette tournée d’adieu. Le point culminant du show est sans doute Kaiowas, avec des invités spéciaux, notamment Sylvain Demercastel et des membres de la famille de Sepultura, qui ajoutent une dimension tribale et percussive rappelant l’époque de Roots. La fosse est en effervescence, le public galvanisé par ce moment rare et intense. Le concert se termine dans une apothéose avec Ratamahatta et Roots Bloody Roots, deux titres légendaires qui scellent l’amour du public pour ce groupe iconique.