Live Report : THE DARKNESS à La Cigale (Paris)

Live Report : THE DARKNESS à La Cigale (Paris)

Quelques jours après avoir pu assister à la performance de Corey Taylor au Trianon, c’est à quelques dizaines de mètres de cette salle que nous nous rendons ce jeudi 23 novembre, à savoir du côté de La Cigale, salle dans laquelle nous n’avons pas mis les pieds depuis belle lurette. La Cigale donc, mais pour voir qui ? Un groupe qui manque depuis longtemps à notre « concerdex » et qui tourne actuellement en Europe pour célébrer les 20 ans de leur album culte Permission To Land : nous parlons bien sûr de The Darkness !  

Nous arrivons (pour une fois) à temps pour assister à un peu de la première partie du soir, Sinplus, formation suisse oscillant entre la pop-rock et le rock et dirigée par deux frères (comme The Darkness), à savoir Ivan et Gabriel Brogonni. Nous découvrons la formation au travers de leurs trois derniers morceaux de la soirée, à savoir Private Show, Break The Rules et Don’t Come Any Closer. Le public semble passer un bon moment les Suisses, sans pour autant recueillir une adhésion pleine et complète (le lot de nombreuses premières parties). Les compositions sont un peu passe-partout, le genre de chansons qui se fondent bien dans presque n’importe quelle ambiance, mais sur lesquelles une attention toute relative n’est que finalement portée. C’est dommage car, même si nous ne deviendrons sûrement pas les plus grands fans de Sinplus, cela reste une première partie plus que sympathique. Mention spéciale pour le look des musiciens, en jogging et en lunettes éclairées de LED : nous voulons les mêmes !

Durant l’entracte, nous faisons un petit tour au merch comme à notre habitude, mais nous revenons vite en arrière au vu des prix (une nouvelle fois, il faut compter une quarantaine euros pour un t-shirt de la tournée : nous espérons une baisse de prix prochaine, mais nous n’y croyons pas…). Nous nous plaçons dans la fosse et attendons l’arrivée des Britanniques. C’est finalement à 20h50 que la sono diffuse les notes de The Boys Are Back in Town, avant que The Darkness prenne possession des planches de la Cigale sous les cris de la foule, celle-ci faisant même trembler le sol de la salle alors que le groupe n’a pas encore dit un mot ! Le groupe entame son set avec Black Shuck et dès la fin de celui-ci (cela sera le cas presque entre chaque titre), Justin Hawkins, frontman du groupe, s’adresse à la foule dans un français certes légèrement approximatif et doublé d’un accent à couper au couteau, mais restant très largement compréhensible et faisant vraiment plaisir aux fans (sincèrement, l’effort est plus que remarquable et nous le saluons volontiers). Toutefois, plutôt que des remerciements ou des présentations classiques, Justin Hawkins explique aux fans qu’ils sont là pour profiter du concert plutôt que de le vivre au travers de leurs écrans de téléphone. Joignant la parole au geste, il se met alors à confisquer les téléphones des premiers rangs : déposés aux pieds des fûts de Rufus Taylor, les punis ne les récupéreront qu’à la fin du concert !

Suite à ce petit moment hors du temps, retour aux affaires avec un Get Your Hands Off My Woman qui voit Justin Hawkins faire tomber la chemise et se lancer dans un slam, ce qui est rare pour un début de show ! Suite à cela, le groupe nous annonce qu’il jouera l’intégralité de Permission to Land, avant d’enchaîner avec le génial Growning on Me, qui verra Justin Hawkins se saisir de sa guitare et exécuter ses premiers soli du soir. Notons d’ailleurs qu’il réussit la prouesse de récupérer des téléphones dans la fosse durant l’interprétation de ce titre ! The Best of Me, Makin’ Out et Givin’ Up permettent de constater que tous les membres du groupe, que cela soit Rufus Taylor, Justin Hawkins, mais également le frère de ce dernier, à savoir Dan Hawkins à la guitare (vêtu d’un t-shirt à l’effigie de Thin Lizzy), ainsi que Frankie Poullain à la basse (vêtu d’un costume violet que n’aurait pas renié Disco Stu des Simpson) se donnent à fond sur scène. Plus qu’un concert, c’est presque une pièce de théâtre avec des acteurs génialement fous à laquelle nous assistons, dans une ambiance absolument délicieuse. Personne ne se prend au sérieux, en atteste Justin Hawkins qui, s’il semble habité par son rôle de frontman, nous gratifie de quelques moments improbables, comme lorsqu’il laisse tomber son médiator durant Love is Only a Feeling, pour qu’il rebondisse sur son pied, qu’il le récupère en vol et qu’il continue de jouer : impressionnant !

Juste avant le titre suivant, nous avons droit à une présentation de deux roadies, à savoir Mick et Softy, dont les noms seront scandés par la foule, ce dernier rejoignant même le groupe pour l’interprétation de Curse of the Tollund Man. S’en suit Stuck in a Rut (annoncé par le frontman expliquant littéralement qu’il s’agit du prochain morceau inscrit sur la setlist après avoir lue celle-ci), avant que How Dare You Call This Love ?, Street Spirit (Fade Out) de Radiohead et Friday Night (qui voit le retour de Softy sur scène) ne continuent de faire plaisir à un public (très hétérogène) conquis depuis longtemps. Une petite jam de riffs iconiques plus tard (avec Walk This Way d’Aerosmith et Back in Black d’AC/DC notamment), nous avons droit à Friday Night, durant lequel certains fans donnent même volontairement leurs téléphones à Justin Hawkins ! Finalement, c’est sur l’un des titres, si ce n’est le titre phare du groupe que les Britanniques concluent leur set : place donc à I Believe in a Thing Love, qui voit la Cigale devenir un joyeux foutoir, sautant comme un seul homme et faisant voler des ecocups de partout. Le groupe nous quitte suite à ce moment épique, mais nous savons que ce n’est pas pour longtemps.

Effectivement, quelques minutes plus tard, le groupe revient sur scène habillés de peignoirs (!), les membres de ce dernier ayant même inversé leurs rôles, en s’échangeant leurs instruments pour un I Love You 5 Times, transformé pour l’occasion en un « I Love You 5 Fois », s’étant vu précédé de remerciements pour le public parisien et d’une présentation des membres du groupe. D’ailleurs, en bon showman qu’il est, le frontman fera son solo sur les épaules d’un des roadies, lui permettant ainsi de prendre un véritable bain de foule ! Finalement, comme il reste un gros quart d’heure de show et qu’il ne reste plus qu’un titre de prévu sur la setlist, le groupe va profiter de ce temps pour rendre les téléphones confisqués, non sans taquiner leurs propriétaires via leurs différents fonds d’écran ! Une scène loufoque et géniale pour un concert qui l’aura été tout autant, se concluant finalement par Love on the Rocks With No Ice, avant que les musiciens ne saluent une dernière fois leur public, accompagnés de (I’ve Had) The Time of my Life diffusé par la sono.

En sortant de la Cigale, une question nous vient immédiatement en tête : comment retranscrire au mieux ce concert sur papier ? Question plus que difficile et, même si nous avons fait de nôtre mieux pour cela, impossible de revenir sur chacun des moments du show, tant celui-ci ressemblait plus à un spectacle qu’à un concert. Impossible de revenir sur chacune des blagues, mimiques ou traits d’humour de chaque membre du groupe, impossible de revenir sur l’ensemble des moments hors du temps de ce show, impossible de revenir sur toute l’énergie déployée par le groupe ainsi que les fans. Il faut le vivre pour le comprendre ! C’est donc avec un énorme sourire aux lèvres, partagé par bon nombre de fans présents sur place, que nous prenons le chemin du retour, tant ce concert était grandiose. Le meilleur concert en salle de 2023 auquel nous avons assisté ? Peut-être pas, mais le plus feel good, certainement !

 

The Darkness @la Cigale, 23 novembre 2023

 

Flavien Dublineau

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.