Live Report : SKINDRED et RAGING SPEEDHORN au Trabendo (Paris)
Pour l’un des derniers concerts de cette année 2023, rendez-vous était pris au Trabendo avec un groupe que nous souhaitions voir depuis longtemps en salle et qui vient défendre son dernier album, Smile : il s’agit bien sûr des Gallois de Skindred, accompagnés pour l’occasion de Raging Speedhorn et de Defying Decay. Nous n’arrivons au Trabendo qu’aux alentours de 20 heures, loupant de ce fait le dernier groupe cité. Nous avons toutefois l’opportunité de voir le set complet des Anglais de Raging Speedhorn et, comment dire… Disons que nous avons du mal à saisir la cohérence entre les deux groupes, tant leurs styles paraissent éloignés.
Si Skindred propose ce qu’on pourrait grossièrement appeler du reggae metal, Raging Speedhorn propose une sorte de mélange assez surprenant entre sludge, hardcore et groove metal : un cocktail aux ingrédients incompatibles à première vue, mais finalement assez efficace : sur certains titres, on aurait même l’impression de se retrouver face à Pantera (toutes proportions gardées) ! C’est rentre-dedans, bourrin, efficace et le duo de chanteurs fait très bien le boulot, occupant parfaitement la scène du Trabendo devant un public qui, un peu comme nous, était circonspect au début du set avant d’applaudir vivement la formation anglaise. L’un des deux chanteurs, Daniel Cook, nous gratifiera même d’un slam à la fin du concert ! C’est en fin de compte une solide prestation à laquelle nous avons eu droit et, même si nous étions un peu perplexes au début du set, force est de constater que la mayonnaise a pris. Raging Speedhorn a réussi avec brio sa mission, à savoir proposer une ouverture de qualité, en chauffant le public comme il se devait et sûrement en faisant grossir sa fanbase !
Suite à un petit entracte d’une vingtaine de minutes durant laquelle nous avons l’occasion de faire notre fameux tour au merch’ (spoiler : beaucoup de choix mais rien de très original, nous économisons cette fois-ci les 35 euros demandés pour un t-shirt) et de prendre un peu l’air. 21h10 pétantes, nous entendons les notes de Thunderstruck d’AC/DC depuis la terrasse du Trabendo : nous retournons rapidement dans la salle et c’est sur The Imperial March de John Williams (mais si, la BO de Star Wars…) que Skindred monte sur les planches. C’est la troisième fois que voyons la formation galloise, après un concert au Download Festival Paris en 2016 et un passage au Hellfest 2019, duquel nous gardons un très bon souvenir. Très chaleureusement accueillis, Benji Webbe et ses partenaires entament leur set avec un énergique Set Fazers, avant que le classique Pressure (accompagné du riff de Back in Black d’AC/DC) ne fasse chanter la foule au gré des vocalises de Benji Webbe. Le très bon Rat Race suivra (lui aussi accompagné d’un autre riff, à savoir celui de Wonderwall d’Oasis) avant le premier morceau issu de l’album Kill the Power, à savoir World’s on Fire, qui voit le pit se déchainer dans la fosse du Trabendo. Fosse assez traitre d’ailleurs, en raison de la présence de marches en son sein, dont nous vous parlions déjà il y a quelque temps à l’occasion d’un concert d’Electric Callboy dans cette même salle : quelques chutes sont à noter, mais rien de grave !
That’s My Jam, seul titre issu de Big Things, amènera de nombreux headbangs dans la foule, avant un State of Emergency qui permet presque de reprendre un peu ses esprits, sur du gros son toutefois et en hochant frénétiquement la tête : curieuse sensation ! Nous avons ensuite droit, avant le très reggae et good vibes L.O.V.E. (Smile Please), à un petit medley qui voit Skindred interpréter quelques notes de All I Want for Christmas Is You (faut-il vraiment préciser qu’il est issu de la discographie de Mariah Carey ?), suivies de quelques notes de Walk (le titre de Pantera, pas celui des Foo Fighters) pour un moment un peu hors du temps et assez fun. Notons d’ailleurs un changement de tenue pour Benji Webbe avant l’interprétation de L.O.V.E. (Smile Please), avec un couvre-chef rose du meilleur goût. S’en suit If I Could, qui viendra réchauffer l’ambiance grâce à son tempo mi-rock, mi-heavy. Parfait pour se préparer au très bon et bien bourrin Kill The Power, qui vient retourner la fosse du Trabendo comme il se doit et qui voit Benji Webbe se présenter avec une nouvelle tenue. Notons d’ailleurs qu’une nouvelle fois, Skindred intégrera dans ce titre quelques notes d’un autre classique de la musique, à savoir Still D.R.E (de Dr. Dre, évidemment) : à force, on se demande même où ils trouvent ces idées !
Nous avons ensuite droit à une petite prise de parole de Benji Webbe, nous introduisant Life That’s Free (qui bénéficiera d’une intro acoustique du plus bel effet) en nous racontant comment la consommation d’alcool d’un de ses fils lui a permis d’écrire ce titre, avant le gros moment de la soirée. En effet, beaucoup de jeunes trentenaires ont découvert Skindred au travers de la bande-son de Need For Speed Underground 2 et plus précisément grâce au titre Nobody. Aussi, cela serait un pléonasme de dire que ce titre était attendu de pied ferme par la foule. Son interprétation retourne évidemment le Trabendo, voyant de nombreux slammeurs et de mosheurs prendre leur pied. Quelle claque donnée par Skindred (avec une quatrième tenue différente portée par Benji Webbe), qui frappera l’autre joue avec un énorme Gimme That Boom, mettant tout le monde d’accord et démontrant une nouvelle fois que la formation galloise sait tenir une scène et faire bouger une foule.
Nous aurons droit à un rappel composé de deux titres (ainsi qu’à une cinquième et ultime tenue portée par ce cher Benji Weebe), à savoir Our Religion, au tempo très lourd et très groove metal, et Warning, qui verra se produire une scène assez surprenante. En effet, durant ce titre, le frontman demandera aux membres du public de retirer leurs t-shirts et de les faire tourner au-dessus d’eux, ce qui donne une image assez folle où nous voyons plusieurs dizaines de t-shirts tournoyer dans la fosse, à tel point que nous n’en voyons presque plus la scène ! C’est finalement sur cette dernière image, très originale et changeant du classique « agenouillement pour sauter sur place ensuite comme un seul homme » (bon, ce gimmick a évidemment aussi été effectué) que Skindred nous quitte après un show de 80 minutes environ. Un bon concert, bien fun par moments, bien énergique par d’autres, qui nous laisse une bonne impression générale. Plus qu’avec une bonne impression, c’est avec un grand smile que nous ressortons du Trabendo et ce malgré le froid glaçant de la mi-décembre : ce n’est pas donné à tout le monde !
PS : Un immense merci à VERYSHOW PODUCTIONS pour l’accréditation !
Skindred + Raging Speedhorn @trabendo 14/12/2023