Live Report : Les 3 Fromages à L’Olympia (Paris)
C’est sous une pluie diluvienne que nous avons rendez-vous à l’Olympia en ce 20 octobre 2023 avec Les 3 Fromages, pour une date exceptionnelle sur de nombreux points. C’est en effet pour les Bretons la fin de deux ans et demi de tournée, mais également leur plus gros concert parisien à ce jour ainsi qu’un point d’orgue pour la longue carrière du groupe (17 ans tout de même !). Le combo breton nous avait annoncé les jours précédant le concert que celui-ci serait rempli de surprises et qu’il ne ressemblerait à aucune autre de ses précédentes représentations. Nous en avons la preuve dès l’entrée de l’Olympia, où le stand de merchandising comprend de nombreux produits exclusifs à cette date dans cette salle mythique. Entre tee-shirts, posters, cartes numérotées ou encore sets de médiators spéciaux, nous en avons pour notre argent ! Notons que ces différents goodies étaient vendus à un prix abordable : 20€ le t-shirt, cela faisait bien longtemps que nous n’avions pas vu ça en concert ! Nous finissons par nous diriger vers l’espace concert pour voir la première partie, tenue secrète jusqu’au début du concert, à savoir les Hardos. Alors, on ne va pas se mentir, nous n’avions aucune idée de qu’ils étaient et nous découvrons leur style très hard rock FM américain au moment où nous les voyons sur scène. Et puis, mine de rien, en y regardant de plus près, nous remarquons que sous les lunettes de soleil et les perruques, les visages des membres des Hardos nous semblent familiers… Non, nous ne rêvons pas, ce sont les membres des 3 Fromages qui composent ce groupe. Ils ont donc décidé de faire eux-mêmes leur première partie et, qui plus est, de reprendre certains de leurs titres avec un accent texan ! Initiative assez inédite, nous n’avions pas souvenir d’un précédent groupe effectuant sa propre première partie et en se parodiant lui-même ! Un très bon moment et une surprise assez plaisante.
Une bonne vingtaine de minutes plus tard, la sono diffuse The Kids Aren’t Alright de The Offspring et Les 3 Fromages remontent sur scène, cette fois-ci pour le « vrai » concert. Le décor est à l’effigie de leur dernier album « V » et les Bretons entament leur concert avec Ouvre les yeux, sous une avalanche de confettis et d’effets pyrotechniques. On en prend plein les yeux (le morceau porte bien son nom) et une communion se fait rapidement entre les fans et le groupe. Pour battre le fer tant qu’il est chaud, Ma botte au cul vient continuer de faire danser la fosse. Nous avons droit ensuite à un petit speech du groupe permettant d’identifier les personnes en couple et célibataires, brillante introduction au titre Reviens. Entre blagues, traits d’humour et osmose avec le public, les titres s’enchainent, faisant bouger l’Olympia dans une joie et bonne humeur rarement ressentie lors d’un concert. Babos a la playa, Sombre héros, La vie en tournée, Ça nous saoule ou encore On est le monde (précédé d’une imitation improbable de Philippe Bouvard) : nous avons droit à un best of du répertoire du groupe devant un public ultra-réceptif et de tous âges (nous remarquons beaucoup de fans venus en famille, cela fait plaisir) !
Le groupe nous quitte une première fois avant de revenir avec des tenues de cow-boys, se renommant Les Country Brothers le temps d’un medley. Nous aurons droit durant celui-ci à quelques extraits de titres interprétés a capella, avec un micro pour l’ensemble du groupe et sans aucun autre artifice, le tout devant un simple rideau rouge ! Tour à tour, chacun des membres chante donc, accompagné des trois autres membres en chœur, quelques extraits d’un des titres du groupe (Cougar, Beauf de France, Lettre à Michelle et Ma cigarette), dans ce qui s’avère être une scène très comique et une nouvelle réelle bonne idée. Suite à ce petit interlude, Les 3 Fromages reviennent une nouvelle fois avec des nouvelles tenues que ne renieraient pas les Allemands d’Electric Callboy et dans une ambiance très disco, très années 80, le tout devant une nouvelle scénographie faisant honneur à chaque album du groupe. Nous avons droit à une longue version d’Elle danse, avant un nouveau changement de décor pour C’est pas punk. Sans vouloir spoiler le morceau si vous ne le connaissez pas, sachez que les Bretons réussissent un tour de force en changeant d’ambiance scénique et en l’adaptant à chaque couplet, ce qui rend l’interprétation du morceau fascinante ! Tant que l’on est sur les changements d’ambiance, parlons du light-show en général, qui est un des meilleurs que nous avons vus à l’Olympia. Cela pète de partout, on en prend plein les yeux à chaque titre, les changements d’ambiance sont tous très justes et très bien exécutés et, cerise sur le gâteau, nous avons même droit à une boule à facettes ! Grandiose, tout simplement.
Le groupe nous gratifie ensuite d’une reprise de Bohemian Rhapsody de Queen, interprétée dans un premier temps seulement aux claviers, avant le fameux Medley 3F, reprenant des parties de titres qui auraient peut-être mérité d’être interprétés en entier (Que j’aime tes fesses, Je suis moche, Le ver, BB Rockers, Grand-mère et Routes de Nantes), mais qui voient le pit pogoter n’importe comment dans une chaude ambiance ! Le pit se transforme ensuite en une immense galère de pirates, avec de nombreux rameurs de fortune, tombant à pic pour La galère d’un pirate ! Suite à l’interprétation de Bon voyage, le groupe remercie chaleureusement toute son équipe technique et les différents invités ainsi que plus globalement celles et ceux qui ont aidé à l’organisation, la mise en place et au déroulement du concert. Après ces remerciements, le groupe fait mine de nous quitter, mais personne n’est dupe sur le fait que les Bretons vont très vite revenir sur scène pour les rappels.
Quelques instants plus tard et sans surprise, le groupe reprend possession des planches de l’Olympia sur On la tire ici, avant de nous offrir tout un speech sur Phil Collins, allant même jusqu’à le parodier ! Nous avons ensuite droit au titre que tous les fans attendaient, dont l’interprétation sur la scène de l’Olympia est, de l’aveu même du groupe, « une énorme blague et quelque chose de totalement improbable ». Nous parlons évidemment de La Tartiflette, qui voit se créer aussi bien sur scène que dans la fosse un joyeux bordel accompagné d’un drapeau breton (évidemment). Suintant de sueur, nous n’allons pas nous assécher avec la désormais célèbre reprise de Ça (c’est vraiment toi) de Téléphone, durant laquelle Les 3 Fromages retournent l’Olympia, accompagnés sur scène de leurs amis de Cachemire (qui seront également sur les planches de l’Olympia le 6 novembre prochain dans le cadre d’une grande soirée organisée par la marque Harley-Davidson). Le groupe conclut finalement son concert sur le duo Génération 90’s / Bienvenue à Bord, non sans montrer une certaine émotion devant cet Olympia tout acquis à sa cause, représentant une consécration pour ces musiciens. Ce concert de deux heures restera dans les mémoires comme une date majeure de la carrière des 3 Fromages et laissera un souvenir unique pour celles et ceux qui ont eu la chance d’y participer. Cela faisait bien longtemps qu’on n’avait pas ressenti une ambiance aussi fun et sans prise de tête, ainsi qu’une telle communion et proximité envers les artistes et son public, très loin de la distance que certains artistes mettent avec leurs fans ! Le seul inconvénient de ce concert est qu’il était tellement exceptionnel dans tous les sens du terme que nos attentes pour les prochains concerts du groupe n’en seront que plus grandes ! Nous ne regrettons absolument pas d’être venus (merci Pierrot pour la prise des places, il se reconnaîtra) et nous ne manquerons pas de revenir lors de la prochaine date parisienne des 3 Fromages, si possible en évitant d’y arriver trempés jusqu’à l’os comme ce soir : c’est toujours plus sympa d’être au sec pour savourer une bonne tartiflette !