Live Report : SUM 41 et SIMPLE PLAN à l’Accor Arena

Live Report : SUM 41 et SIMPLE PLAN à l’Accor Arena

Sortez les pancakes et le sirop d’érable : deux ans et demi après leur passage au Zénith, les Canadiens de SUM 41 étaient de retour à Paris, dans le cadre d’une tournée anniversaire célébrant les 20 ans des deux albums cultissimes All Killer No Filler et Does This Look Infected. C’est donc à l’Accor Arena et accompagnés de leurs compatriotes SIMPLE PLAN ainsi que de l’artiste anglaise CASSYETTE que nous retrouvons les Canadiens, pour la 5ème fois à Paris en 6 ans. Il est d’ailleurs assez intéressant de noter qu’en 2016, SUM 41 se produisait au Trianon et à Rock en Seine, avant de squatter les planches du Zénith en 2017 et en 2020 pour finalement se retrouver à l’Accor Arena en 2022. Qui a dit que le groupe était mort ?

Pour des raisons professionnelles, nous n’arrivons dans la salle qu’aux alentours de 20 heures et quart, ce qui ne nous a pas permis de voir CASSYETTE ni le début de SIMPLE PLAN. C’est dans un Bercy quasiment sold-out (il restait quelques places dans les gradins) et une fosse bondée que nous pénétrons, pendant que SIMPLE PLAN entame les premières notes de Welcome to My Life. Nous ne sommes pas forcément les plus grands fans du groupe québécois, mais force est de constater que s’il y a bien deux groupes qui vont de pair pour une tournée commune, difficile de faire plus évident que SUM 41 et SIMPLE PLAN, tant les deux incarnent parfaitement l’esprit des années 2000 et des teen movies. Ceci étant dit, c’est Iconic et Summer Paradise qui suivront Welcome to My Life, avec une grande quantité de ballons de plage lâchée dans la fosse, pour le plus grand plaisir de celle-ci.

Nous avons ensuite droit à un medley plus que sympathique, avec des reprises d’All Star de Smash Mouth (mais si, vous connaissez, la bande originale du film Shrek), de Sk8er Boi d’Avril Lavigne et de Mr. Brightside de The Killers. Le groupe enchaîne après ce medley so 2000’s avec le récent Where I Belong avant que Pierre Bouvier, chanteur du groupe, nous fasse un petit speech sur son bonheur de retrouver les planches après la période compliquée de la Covid-19. Joignant le geste à la parole, ce dernier s’affuble d’une combinaison de laboratoire le recouvrant intégralement avant d’interpréter l’un des classiques du groupe, à savoir I’m Just a Kid (dont il prend avec dérision le fait que ce morceau connaisse une seconde jeunesse au travers du réseau social Tik Tok). Image assez amusante que de le voir slammer dans les premiers rangs affublé d’une telle combinaison ! Après les remerciements habituels, SIMPLE PLAN nous quitte avec Perfect, qui nous convaincra du fait que si nous n’aurions sûrement pas pris nos places pour aller voir la formation en tête d’affiche, la voir en première partie dans ce cadre fût très appréciable. SIMPLE PLAN a pris du plaisir à ouvrir pour SUM 41, cela s’est senti et nous serions hypocrites de dire que nous n’avons pas passé un bon moment !

Suite à un long entracte durant lequel nous pestons sur le prix du merchandising (35 euros le t-shirt quand même), nous reprenons place dans la fosse de l’Accor Arena et nous attendons la montée sur les planches de SUM 41. Nous réussissons à gagner de nombreuses places, profitant du fait que beaucoup sont partis prendre l’air et nous nous retrouvons à côté de deux jeunes femmes qui s’apprêtent à voir SUM 41 pour la première fois, Eva et Sofia. Nous échangeons avec elles le temps que les Canadiens se présentent, notamment sur la difficulté d’obtenir des places pour le Hellfest. Pourquoi en parler dans ce report ? Si les tee-shirts de SUM 41 et de SIMPLE PLAN sont évidemment portés par bon nombre de fans, nous voyons des tee-shirts du festival clissonnais partout. Nous avons deux explications possibles à cela. Premièrement, le public qui va régulièrement au Hellfest a sûrement grandi avec les chansons des Canadiens, ces derniers devenant ainsi leur madeleine de Proust. Autre explication, le virage récent du combo vers des sonorités plus metal et agressives ont fait changer l’estime de la communauté metal envers SUM 41, n’hésitant désormais plus à revendiquer son attrait pour ce groupe. Quoi qu’il en soit, cela fait plaisir à voir et quand on se souvient du concert des Canadiens à Clisson en 2019, il est clair que nous ne serions pas contre les revoir là-bas !  

Nous sommes interrompus dans notre discussion par la mise en retrait des lumières et le passage dans la sono de TNT d’AC/DC, puis d’Introduction to Destruction. Le rideau finit par tomber et surgissent alors Deryck Whibley et ses potes, devant un décor similaire en tout point au concert du Zénith en 2020. Le groupe ouvre son set sur Motivation qui fait sauter la fosse en quelques secondes, titre qui se verra affublé d’une partie de 88 en outro. Pas le temps de souffler que The Hell Song, Over My Head (Better Off Dead) et We’re All to Blame vont achever de chauffer à blanc la fosse, désormais occupée par de nombreux pits, le tout sous un déluge de confettis.

Nous notons d’ailleurs que la fosse est constituée de fans majoritairement à l’aube de la trentaine, ce qui renforce le côté madeleine de Proust du groupe. Les titres Summer et War viennent faire redescendre un peu la pression, malgré un lightshow de qualité ainsi qu’une pyrotechnie qui, bien que peu impressionnante, a le mérite d’exister. Suite à ce petit temps de repos, c’est Screaming Bloody Murder, l’un des morceaux les plus heavy de la bande, qui va se charger de lancer à nouveau de nombreux circle-pits. Ces derniers ne retomberont pas en intensité durant le medley issu de Does This Look Infected composé de My Direction, No Brains et All Messed Up, medley complété par Rythms issu de All Killer No Filler. Nous remarquons d’ailleurs une chaussure abandonnée dans la fosse, preuve de la grande activité des fans !

Underclass Hero, issu de l’album éponyme, verra un lâcher de ballons au-dessus la fosse, toutefois largement moins important que celui de SIMPLE PLAN. Cependant, nous nous amusons du fait que Deryck Whibley éclate chaque ballon qui s’approche de la scène et ce avec un sourire machiavélique tel Bart Simpson. Les lumières s’éteignent ensuite à nouveau et le frontman à la teinture blonde se présente seul, éclairé par le strict minimum, pour jouer les premières notes de Walking Disaster, avant que la même situation ne se reproduise lors de With Me. Nous profitons de ces temps de répit et des quelques temps morts entre les morceaux pour discuter à nouveau avec Eva et Sofia. Discussion qui nous aura appris un mot : électrolytes, qui sont des minéraux servant notamment à l’hydratation corporelle (de ce que nous en avons compris en tout cas). Voilà voilà, nous sortirons de ce concert avec un nouveau mot dans notre vocabulaire.

C’est d’ailleurs suite à With Me que Deryck Whibley nous fera une petite annonce : un nouvel album de la bande ne va pas tarder à arriver dans les bacs et il s’agira d’un double album ! Le premier avec des titres dans la lignée punk-rock de leurs premiers albums et le second avec des sonorités plus metal dans l’esprit de 13 Voices et de Order in Decline. Le nom de ce prochain disque ? Cela devrait être Heaven & Hell. Si le thème de chacun de ces deux disques est respecté, c’est un excellent nom. Suite à cette annonce, nous avons droit à l’un des plus grands classiques du groupe, l’indémodable In Too Deep (interprété curieusement tôt par rapport au reste de la setlist), qui donne un nouveau souffle à la fosse. Il sera suivi de Makes No Difference, morceau « pour les fans les plus fidèles », lui-même suivi d’un nouveau moment de répit où Deryck Whibley nous joue les riffs de Smoke on the Water et de Seven Nation Army. Les petits moments de break et d’impro sur scène, c’est sympa, mais quand il y en a trop, cela peut devenir pénible.

Pieces fera, comme d’habitude, allumer les flashs de smartphones et briquets de l’ensemble des fans, avant que la très bonne reprise de We Will Rock You de Queen ne vienne réveiller l’assemblée. Celle-ci est alors en grande forme pour Still Waiting, qui voit de multiples pogos se former et faire transpirer à grosses gouttes tous les fans dans la fosse. Hooch paraitra presque fade en comparaison : il aurait peut-être été plus judicieux d’inverser l’ordre de ces deux morceaux !

Le groupe nous gratifiera en rappel des très bons No Reason et Mr. Amsterdam (sur lequel nous voyons une chaussure voler plusieurs mètres au-dessus de la fosse) avant que le dernier morceau de la sainte trinité du punk-rock canadien ne se fasse entendre. In Too Deep et Still Waiting ayant déjà été joués, il s’agit évidemment de Fat Lip, qui voit l’audience bouger comme rarement à Bercy, le tout accompagné de multiples confettis, rubans, effets de fumée, pyrotechnie et lumières dans tous les sens. Un superbe bouquet final ! Notons également un petit speech de remerciements très original, durant lequel Deryck Whibley se met à la place de ses fans, les remerciant des sacrifices faits pour s’offrir payer les billets, pour le temps passé dans les transports pour venir, pour la fidélité constante des fans au groupe et, plus cocasse, pour la patience nécessaire pour trouver une place de parking (bon, sur ce point, il ne doit pas savoir que les voitures se font rares à Paris).

Les lumières se rallument, signe de la fin du concert, et nous commençons à quitter la salle. Quelques instants plus tard, grande surprise, les lumières s’éteignent à nouveau et nous voyons Deryck Whibley, guitare acoustique à la main, s’approcher du micro. Les fans encore présents se ruent alors vers la scène, avant que le frontman nous interprète, dans un cadre intimiste, un Best of Me sorti de nulle part. Passée cette ultime surprise, nous quittons cette fois-ci pour de bon par l’Accor Arena. Nous sommes certes épuisés, mais surtout heureux suite à ce très bon concert de SUM 41, comme d’habitude. À titre personnel, nous regrettons l’absence de certains morceaux plus heavy et plus récents du groupe, comme Goddamn I’m Dead Again, A Death in the Family ou encore Out For Blood, qui n’auraient pas fait tache devant une Accor Arena surchauffée. Cependant, il est probable que ces morceaux aient été mis sur la touche pour privilégier des titres issus de All Killer No Filler et de Does This Look Infected dans le cadre de cette tournée anniversaire. Autrement, pour celles et ceux qui découvraient SUM 41 en live pour la première fois (coucou Eva et Sofia), difficile de faire meilleure setlist ! On regrettera également les quelques temps morts entre certains morceaux, parfois franchement longs, mais c’est pour chipoter. Durant près de deux heures, SUM 41 a régalé son audience, confirmant qu’il reste une valeur extrêmement sûre en live et dont on ne se lasse jamais, malgré les années qui passent. Comme les pancakes au sirop d’érable.

 

Sum 41 Setlist Accor Arena, Paris, France 2022, The Does This Look All Killer No Filler Tour

Simple Plan Setlist Accor Arena, Paris, France 2022, The Does This Look All Killer No Filler Tour

Live Report : SUM 41 + SIMPLE PLAN – @AccorArena 29/09/2022

Flavien Dublineau

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