Un week-end en Enfer ! (Hellfest 2022, 2ème week-end, 23-26 juin 2022)

Un week-end en Enfer ! (Hellfest 2022, 2ème week-end, 23-26 juin 2022)

Trois ans après une édition 2019 restée dans les mémoires, le Hellfest était enfin de retour sur les terres clissonnaises, pour le plus grand plaisir des metalheads. N’ayant pas pu nous rendre sur place lors de la première édition (pour rappel, cette édition 2022 était sur deux week-ends), c’est avec une excitation certaine que nous nous rendons à la gare Montparnasse à 6 heures du matin ce jeudi 23 juin. Nous sommes rejoints par Pierrot (dont vous avez déjà entendu parler lors du live report d’Electric Callboy) et prenons le TGV en direction de Nantes, avant de prendre un TER (déjà plein) pour arriver à Clisson.

Il n’est que 9 heures passées de quelques minutes et le soleil tape déjà fort sur le village de Loire-Atlantique. Nous renonçons à la navette pour nous ravitailler au Carrefour, avant de prendre un taxi et d’arriver sur le site du festival. Nous craignions la queue avant de rentrer sur le site, mais nous obtenons finalement notre bracelet passe-partout très vite. Direction le camping où les copains toulousains, connus lors du Hellfest 2019 et étant déjà présents lors du premier week-end, nous avaient gardé une place sur le camp blanc, à quelques mètres de l’entrée du camping. En 2019, nous étions arrivés sur le site aux alentours de 14 heures et nous avions été relégués dans le camp vert, à 5 bonnes minutes de marche de l’entrée. Autant dire qu’une place sur le camp blanc avec une semaine de retard, cela ne vaut pas tout l’or du monde, mais pas loin. Nous retrouvons donc Éric et Geoffrey et nous faisons la connaissance de certains de leurs amis, à savoir Maximilien (frère d’Alexandre, que nous avions rencontré au Hellfest 2019, mais qui n’était pas présent lors de ce deuxième week-end), Adrien, Thibaut, ainsi que de Johan et Iris, amis de Maximilien et venant de Grenoble. À peine le temps d’installer nos affaires que nous nous voyons proposer nos premiers saucissons et décilitres d’éthanol : le retour en terre promise !

Après cette petite mise en bouche ainsi qu’un petit tour par la Hellcity dans laquelle nous commençons nos emplettes (notamment à l’Extrême Market), direction la zone de concerts à proprement parler. Malgré une ouverture des portes prévues pour 14h, nous ne passons ces dernières qu’aux alentours de 14h45 (le temps de prendre nos premiers coups de soleil).

Une fois arrivés sur place, la grande question que tout le monde se pose en pénétrant dans cette zone nous rattrape : vaut-il mieux aller au stand de merchandising officiel immédiatement et subir une très longue attente ou est-ce préférable d’y aller plus tard, lorsqu’il y aura moins de monde mais également moins de produits ? Nous choisissons la première option et prenons notre mal en patience. À 15h30, alors que Phil Campbell & The Bastards Sons prennent possession de la Mainstage 1, nous sommes toujours en train d’attendre dans cette queue qui n’en finit pas. Nous réussissons finalement à accéder au stand aux alentours de 16h20 : nous avons donc pu suivre que de loin le concert de Phil Campbell & The Bastards Sons, qui nous a au moins permis d’attendre sur des reprises de Motörhead (on s’y serait vraiment cru), tout en découvrant le début du set de Tyler Bryand & The Shakedown. Toutefois, avec notre somme à 3 chiffres dépensée au merchandising (oui, nous sommes des pigeons), nous retournons vers le camping afin d’y déposer nos emplettes et de reprendre des forces (ainsi que quelques verres). Arrivés à notre tente, nous rencontrons Marie, venue seule au Hellfest et ayant installé sa tente à proximité des nôtres. Celle-ci nous demande gentiment si elle peut utiliser la glacière d’Éric pour stocker ses boissons. Bien sûr, aucun problème à cela et Marie se greffera finalement à notre groupe.

Toutefois, fatigués du voyage, du réveil très matinal ainsi que par la chaleur étouffante, nous faisons une petite sieste et nous revenons sur le site du festival (beaucoup plus accessible qu’en début d’après-midi) afin de profiter de deux shows d’artistes de légende, à savoir Steve Vai et Whitesnake. Notons d’ailleurs qu’en outre de deux solides performances, le premier rejoindra le groupe emmené par David Coverdale (toujours très énergique malgré ses 70 ans) lors de leur dernier morceau, à savoir Still of the Night, ce qui ravira les festivaliers. Nous décidons d’aller chercher quelque chose à manger suite au concert de Whitesnake.

Cela dit, nous souhaitons nous rassasier à proximité de la Mainstrage 2 afin de pouvoir profiter du concert d’Helloween, que nous n’avions jamais eu la chance de voir. C’est donc avec un sandwich au homard et quelques frites (sandwich un peu cher et finalement assez fade) que nous observons le groupe allemand performer (avec une magnifique citrouille surélevant la batterie) avant qu’un autre groupe germanique, les légendaires Scorpions, ne prennent d’assaut la Mainstage 1 sur les coups de 23 heures. Cependant, il commence déjà à être difficile de se frayer un chemin pour les observer. Passés quelques morceaux et assez déçus de la performance de Klaus Maine (on ressent vraiment le poids de ses 74 années), nous nous dirigeons vers la Warzone afin de voir un des groupes qui a marqué nos années d’adolescence, à savoir Rise Against. Nous ne sommes visiblement pas les seuls à avoir eu cette idée, car c’est dans une Warzone totalement bondée que nous devons entrer. Passage par le bar à muscadet, avant d’arriver à se faufiler dans la Warzone et de retrouver Hector, grand ami d’université, pour discuter quelques minutes (nous saluons également son père, sans qui nous n’aurions pas l’occasion d’écrire pour trexsound.com).

23 heures et 40 minutes, Rise Against monte sur les planches de la Warzone devant un public déjà tout acquis à sa cause. Le groupe joue un set très best of, sans grosse prise de risque et entrecoupé de revendications politiques, mais plus qu’efficace : on en profite pour rentrer dans nos premiers pogos et autres circle-pits, cela nous avait presque manqué ! Les Américains n’ayant cependant droit qu’à une heure de concert, malgré une très bonne énergie scénique, nous restons donc un peu sur notre faim (mais nous avons pu récupérer un médiator !).

En quittant la Warzone, nous pouvons voir sur les écrans géants la cérémonie prévue en la mémoire de Lemmy Kilmister, qu’on ne fera pas l’affront de présenter. Phil Campbell et Mikkey Dee (ce dernier ayant repris le poste de batteur de Scorpions), anciens partenaires de Lemmy au sein de Motörhead, prennent part à la cérémonie, avant de disposer une partie des cendres de ce dernier sous l’immense statue à son effigie nouvellement inaugurée, en compagnie de la sculptrice Caroline Brisset, ayant réalisé ce mastodonte de 12 mètres de haut et de 5 tonnes, toute constituée de métal et présentant un petit autel à sa base. Un superbe hommage pour une figure légendaire de la musique ayant eu une relation toute particulière avec le festival clissonnais.

Nous reprenons finalement la route du camping qui, à notre grande surprise, est assez calme. Pas de concerts sous le Metal Corner (ayant remplacé les Fury et Party Tents), pas de réelle activité, pas grand-chose à faire finalement, si ce n’est quelques campeurs bien alcoolisés. Ce n’est pas plus mal, après une longue journée et avant trois journées qui s’annoncent intenses, nous pouvons préparer notre chaque de couchage et rejoindre Morphée pour une nuit qui paraitrait difficile dans un cadre plus conventionnel, mais qui relève de l’inespéré au Hellfest.

 

VENDREDI 24 JUIN

Le réveil est difficile : nous n’ouvrons les yeux qu’aux alentours de 11 heures et demie. À notre sortie de tente, nous voyons nos compagnons de festival avec des yeux aussi petits que les nôtres. Il fait anormalement frais pour une fin de mois de juin et un rapide regard vers le ciel confirme ce que nous redoutions tant : la pluie risque de pointer le bout de son nez. Entre spéculations et petit-déjeuner, nous prenons le chemin de la zone de concerts afin de voir les thrasheux espagnols de Crisix, ayant participé à la tournée du Warm-Up du Hellfest. Après quelques circle-pits pour se mettre en jambes, direction la douche et le déjeuner. Au retour sur le camping, Geoffrey et Thibaut finissent par nous rejoindre, les bras remplis de nourriture achetée sur le site du festival. Devant cette quantité gargantuesque de nourriture, nous les interrogeons et ce que nous avions pris hier soir, en rentrant au camping, pour une erreur d’une des personnes travaillant dans un des restaurants est finalement un véritable cheat code : il s’avère qu’un des restaurateurs ne lésine pas sur les quantités, en offrant des plats supplémentaires et acceptant même les espèces sous le manteau ! Ni une ni deux, nous allons avec Marie vers ce restaurant (dont nous tairons le nom), en nous débrouillant pour tomber sur ce restaurateur. Pour deux billets de 10, nous quittons le stand avec environ 50 euros de nourriture, de quoi nourrir tous nos voisins sans souci autour d’un immense repas !

Passé le temps des victuailles, nous retournons sur la zone de concerts aux alentours de 15 heures passées de quelques minutes, afin de nous mettre en place pour Danko Jones. Nous remarquons quelques imperméables sur la route et, même si le temps s’est légèrement réchauffé, les nuages se font de plus en plus présents dans le ciel clissonnais. Nous nous installons donc au niveau du second pylône de son de la Mainstage 2 et profitons du concert des Canadiens, très chaleureusement accueillis par le public. Le frontman éponyme remercie les festivaliers d’être là et le hard rock proposé fait mouche. Toutefois, sur la fin du set (et plus précisément sur le morceau My Little RnR), la pluie commence à tomber. Quelques gouttelettes, plutôt du crachin même, mais de la pluie tombe bel et bien sur Clisson. Rien de bien problématique cependant et nous allons, après le set de Danko Jones, prendre quelques verres de muscadet dans la forêt du même nom, en observant de loin la formation française Opium du Peuple ravir la Warzone dans un show très théâtral et spectaculaire, qui nous amuse beaucoup entre deux séances de headbanding.

Nous retournons ensuite vers la Mainstage 2 pour assister au concert d’un groupe que chaque personne ayant joué au moins une fois à la série de jeux vidéo Guitar Hero connaît : vous l’aurez deviné, il s’agit bien sûr de Dragonforce (on apprendra quelques jours plus tard qu’ils ont failli annuler, étant arrivés sur le site du festival une petite dizaine de minutes seulement avant leur créneau de passage). Nous avions souvent entendu du mal des prestations live des Britanniques, la rapidité de leur jeu et la technique des musiciens étant souvent source d’accusations de playback et de ratés sur scène. Ce n’est pas du tout l’impression que nous avons eue lors de ce concert : les musiciens ont tous fait le job comme il le fallait sur une scène très bien occupée, d’ailleurs affublée de deux bornes d’arcades géantes sur lesquelles les guitaristes montent régulièrement. Nous avons droit à de nombreux jets de confettis, de fumée et autres bandes de papiers par les canons situés sur les bords de la scène et, plus notable, à une scène pour le moins surprenante : avant de conclure sur le célèbre Through the Fire and Flames attendu par tout un peuple, le groupe nous offre une cover de My Heart Will Go On de Céline Dion qui fait son petit effet. Toutefois, à la fin du solo, Herman Li, guitariste de la formation, souhaite faire tourner sa guitare derrière son dos. Problème, au moment de lancer sa guitare, son genou vient percuter la base du manche de cette dernière, brisant ainsi le manche et laissant son propriétaire avec une guitare coupée en deux ! Pas de quoi empêcher la fin du concert (évidemment, il avait plusieurs guitares), mais cela nous laissera une anecdote sympathique à raconter !

Suite à cette bonne prestation de Dragonforce, nos comparses retournent au camping. Tentés de les accompagner, nous allons finalement vers la Mainstage 1 pour voir Killing Joke. Autant le dire tout de suite, nous n’avons pas du tout accroché au groupe. Ni convaincu par la musique, ni par la prestation scénique (sans parler à titre personnel de la fatigue et du temps humide qui commençait à peser), nous nous surprenons presque à nous endormir devant ce concert. Nous ne remettons pas en cause le professionnalisme des musiciens (d’autant que nous entendrons a posteriori énormément de bien de cette prestation), mais ce concert ne restera pas dans notre mémoire.

Qu’à cela ne tienne, nous n’avons pas à beaucoup nous déplacer pour assister au concert de Kreator, que nous attendions de pied ferme. Eh bien, nous n’avons pas été déçus ! La formation allemande (avec une petite touche française due à la présence de Frédéric Leclercq, ancien bassiste de… Dragonforce) nous régale durant trois gros quarts d’heure au rythme de son thrash old school ultra efficace et rentre-dedans, à tel point que nous finissons par prendre un peu de recul devant la violence du pit. On notera également un petit discours sympa de Frédéric Leclercq (en même temps, pouvait-il en être autrement sur le sol français ?), remerciant le public d’être présent malgré la pluie qui commence à se faire intense, narrant son bonheur de revenir au Hellfest ainsi que de pouvoir reprendre la musique live après près de deux ans d’interruption. Il conclut son discours en disant que son meilleur cadeau d’anniversaire est d’être ici (le bonhomme est né un 23 juin, soit la veille). D’ailleurs, il nous annonce que c’est lui qui a un cadeau d’anniversaire pour nous : en effet, nous sommes gratifiés d’une première mondiale en live, à savoir le titre Strongest of the Strong, issu de Hate Über Alles, dernier album du groupe sorti début juin 2022. Nous n’assistons toutefois pas à la fin du concert, car nos origines portugaises nous poussent à assister à la fin du set de Moonspell sous la Temple. Nous savions le groupe très attendu, mais pas à ce point : la Temple est totalement bondée, ne pouvant même pas accueillir de nouveaux festivaliers. Serait-ce également dû à la pluie (la Temple, l’Altar et la Valley sont munies de toits) ? Ce n’est pas totalement impossible. Quoi qu’il en soit, comme lors de l’édition 2019, nous restons estomaqués, presque pétrifiés par le charisme du groupe, notamment en raison de l’incroyable prestance de Fernando Ribeiro, frontman de la bande et dont la puissance nous fige sur place. Nous n’avons pu assister qu’aux deux derniers morceaux, mais nous en ressortons totalement retournés. La prochaine fois, nous ferons le concert en entier !

Nous rentrons ensuite au camping sous une très forte pluie, non sans avoir pris un petit en-cas sur la route. La pluie et le vent nous donnent assez froid et nous nous félicitons d’avoir acheté une paire de chaussures en plus et d’être venus avec un vrai pantalon, un imperméable et un gros sweatshirt. Enfin des affaires prises « au cas où » qui trouvent une réelle utilité ! Cela ne nous empêchera évidemment pas de passer par la case « apéro », histoire de perpétuer les traditions.

Suite à une petite pause d’une heure (en gros, nous loupons Ministry), nous hésitons à retourner sur la zone de concerts : la pluie se fait toujours plus intense et l’idée de rester sous notre tonnelle se fait de plus en plus réaliste. Finalement, nous décidons quand même d’aller voir Alice Cooper sous des trombes d’eau et sur un terrain boueux. Nous faisons tout de même un arrêt express par la Valley, histoire d’attendre Marie, Adrien, Éric, Geoffrey et Thibaut ; mauvaise idée, car le sol de cette dernière est en terre, contrairement à celles de l’Altar et de la Temple qui sont dans une sorte de polystyrène renforcé. Nous voulions éviter la boue, nous en voici recouverts jusqu’aux chevilles. Nous finissons toutefois par arriver devant la Mainstage 2 et nous avons bien fait de nous y rendre car nous n’assistons pas à un simple concert d’Alice Cooper mais à une véritable scène de théâtre, devant laquelle nous ne savons plus où regarder. Entre des faux sacrifices, un Alice Cooper qui se fait pourchasser par des nourrissons animatroniques avant de se faire guillotiner sur scène et de revenir d’entre les morts après avoir récupéré sa tête jetée derrière la scène par son bourreau, le tout accompagné de solos de chaque musicien et au sein d’un best of de près de cinquante ans de carrière, nous avons été servis ! Sans conteste le meilleur show de ces deux premiers jours.

Suite à ce concert, nos compagnons de festival nous font à nouveau faux bond et retournent au camping. Nous décidons toutefois de rester sous la pluie afin de voir NIN, mais celle-ci ainsi que la fatigue nous empêchent de profiter à fond de ce monument du metal industriel. Vraiment trop fatigués, nous décidons de nous éloigner et de regarder le concert depuis les écrans géants, sur des bancs totalement trempés. Encore aujourd’hui, nous regrettons amèrement de ne pas avoir été en condition pour assister dans les meilleures conditions à ce concert tant attendu et de ne pas nous être forcés à rester face à la Mainstage 1.

Nous l’aurions surement fait si la journée ne se concluait pas par un de nos groupes favoris, à savoir Megadeth. Oui, ils étaient déjà à l’affiche lors du premier week-end clissonnais, mais nous n’étions pas présents sur place. D’ailleurs, nous n’avons vu, à titre personnel, que deux fois ce monument du metal, une première fois en 2011 en compagnie de Slayer au Zénith de Paris et une seconde fois en 2016, à l’occasion du Download Festival à Paris (et encore, comme ces derniers jouaient juste avant Rammstein totalement à l’opposé de ces derniers, nous n’étions pas restés longtemps). Aussi, il était évident que nous n’allions pas louper la prestation de la bande à Dave Mustaine !

Megadeth @ Hellfest (Clisson) – 18 juin 2022

Rassemblant finalement beaucoup de monde malgré l’atmosphère très humide et le sol détrempé, le groupe livre une prestation plus que correcte (malgré la voix de Mustaine qui n’est plus véritablement au top) et nous avons droit à une setlist très sympathique, avec She-Wolf, In My Darkest Hour, Hangar 18 ou encore Take No Prisoners. Nous n’aurions pas craché sur un petit Mechanix, un Tornado of Souls ou même un My Last Words (ne rêvons pas trop cependant, ce titre, qui est notre favori du groupe, a été joué lors du Hellfest 2018 ; il ne sera donc pas joué avant l’an 2030 au minimum) mais nous nous en contenterons. En outre, le fameux À Tout le Monde fait toujours son petit effet en France et cela reste un plaisir de chanter le refrain à l’unisson avec les autres fans, tout comme voir Rattlehead, la mascotte du groupe, débarquer sur scène. D’ailleurs, saviez-vous que Megadeth sortira un nouvel album en septembre 2022 ? Sinon, c’est que vous ne suivez pas l’actualité du groupe ou que vous n’étiez pas présent à ce concert. En effet, avant, pendant et après le concert, nous avons été martelés de rappels qu’un nouveau disque de la bande s’apprête à sortir (avec même un QR Code affiché sur les écrans pour précommander le disque), à tel point que cela en devenait dérangeant. Cela dit, on sentait que Dave Mustaine était vraiment concerné par la sortie de cet album, presque préoccupé comme s’il redoutait cette sortie, demandant plusieurs fois à l’audience de lui dire ce qu’elle pensait de ce disque une fois dans les bacs. Nous n’y manquerons pas !

Le concert s’achevant à deux heures du matin passées, nous revenons au camping, en passant rapidement par le Metal Corner. Nous découvrons qu’un DJ est actuellement en train de mixer, mais nous n’avons vraiment pas la force de nous y attarder plus de quelques secondes. Direction la tente pour recharger les batteries et, malgré le bruit du camping, nous trouvons très rapidement le sommeil.

 

SAMEDI 25 JUIN

Au réveil, il est déjà 11 heures et nous nous rendons compte que le sol clissonnais est très boueux. En outre, la nuit ayant été humide et pluvieuse, nos différents vêtements laissés dehors n’ont absolument pas séché. Heureusement que nous avions pris un surplus d’affaires, encore une fois « au cas où » !

Après un petit-déjeuner, nous prenons la direction des douches, étrangement vides. Cela change de la longue queue habituelle (sans mauvais jeu de mot). De retour sous notre tonnelle au camping, nous croisons totalement par hasard Maxime, une connaissance de lycée. Grande surprise pour nous, car ce dernier n’écoute pas vraiment le genre de musique que l’on peut trouver au Hellfest. Celui-ci, ayant visiblement peu dormi et semblant déboussolé, nous explique qu’il habite désormais aux alentours de Nantes et que son colocataire, qui l’accompagne, lui a proposé de prendre des billets pour la journée du vendredi, afin de faire quelque chose durant ce week-end. Il nous explique également qu’il a bien festoyé durant la nuit, qu’il s’est réveillé dans une tente qui n’était pas la sienne, qu’il a été prié de sortir de celle-ci au petit matin (plutôt logique) et qu’il a perdu son sac contenant ses papiers, son téléphone, ses clés ainsi que quelques vêtements. N’ayant absolument aucune idée d’où ce sac pourrait bien être (nous aurions plus de chance de trouver les membres de Manowar sur le site du festival), nous lui conseillons de se rendre régulièrement au stand d’objets trouvés. La discussion commençant à trainer un peu en longueur et ne souhaitant pas louper le début du set de Betraying The Martyrs, nous nous dirigeons avec Pierrot vers l’Altar. C’est en effet un des rares concerts qui nous intéresse réellement durant cette journée : nous ne trainons donc pas.

Nous avons à peine passé les contrôles de sécurité que le téléphone de Pierrot se met à sonner plusieurs fois. Sur l’écran, un numéro inconnu. Pierrot finit par décrocher et, surprise, ce sont des festivaliers qui sont à l’autre bout du fil et qui informent ce dernier (sans le connaître évidemment) qu’ils ont retrouvé un sac contenant divers effets personnels dont un téléphone et qu’ils ont appelé le dernier numéro ayant appelé sur le téléphone en question. Pierrot ayant fait sonner plusieurs fois le téléphone de Maxime préalablement, voilà que nous avons retrouvé sans le vouloir le sac de ce dernier ! Les festivaliers en question nous proposent un rendez-vous au niveau de leur tente, auquel nous nous rendons, de peur qu’on n’ait plus l’occasion de se recroiser. Nous loupons donc Betraying The Martyrs (et nous sommes un peu dégoutés) pour nous rendre en direction du camp rouge, où nous attendent les festivaliers qui ont récupéré le sac. Ils nous expliquent que Maxime s’est endormi dans une de leurs tentes, l’ayant visiblement confondu avec la sienne. Les festivaliers en question l’ont laissé dormir durant la nuit, mais lui ont demandé de partir au petit matin (ce qui est bien normal). Visiblement pas très bien réveillé, Maxime est parti sans son sac, ce que les festivaliers en question n’ont remarqué qu’en ce début d’après-midi. Nous récupérons le sac en les remerciant chaleureusement avant de retrouver Maxime et de lui rendre ses affaires. Ce dernier souhaitant les remercier en personne, nous retournons vers le camp rouge dans ce but et restons une bonne heure à échanger quelques verres avec ces festivaliers, avant de revenir passer un peu de temps avec notre groupe et de repartir vers la zone de concert, le beau temps étant plus ou moins revenu.

Il est déjà 16 heures et quelques minutes lorsque nous arrivons de nouveau dans cette zone. N’étant pas franchement intéressés par les concerts qui passaient, nous décidons de tester la fameuse grande roue afin de voir le festival depuis les cieux. Nous faisons la queue en écoutant d’une oreille distraite le concert d’Eluveitie tout en apprenant que la nouvelle ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, est présente sur le site, notamment pour voir le concert des Guns N’ Roses prévu ce soir. C’est finalement après une très longue attente que nous montons dans la nacelle de la grande roue, quelques minutes après le début du set de Myles Kennedy and Company sur la Mainstage 1. Nous retrouvant à plusieurs dizaines de mètres de hauteur, nous pouvons observer à notre droite le show de Myles Kennedy and Compagny sur les écrans géants et celui de The Rumjacks devant une Warzone extrêmement remplie sur notre gauche (sans rire, on a l’impression que les murs entourant celle-ci vont exploser). Plutôt sympathique comme sensation, même si l’on n’entend pas grand-chose à moins d’être à la base de la plateforme.

Nous redescendons de la grande roue quelques minutes avant la fin de ces deux concerts et nous décidons de nous rediriger vers le camping, non sans passer par les divers stands tenus par les artisans et professionnels dans la Hellcity. L’un d’eux nous attire tout particulièrement, à savoir le stand des guitares ESP, dans lequel nous avons la chance de pouvoir essayer plusieurs guitares hors de prix. Très sympa ! De retour sur le camping, nous passons un petit moment à discuter avec tout le monde, sans voir les minutes défiler.

Ce n’est que vers 19 heures que nous retournons vers la Mainstage 1 pour voir Airbourne. Enfin, voir n’est pas véritablement le bon mot à utiliser : nous devrions plutôt utiliser le terme « apercevoir », voire même « entendre », tant le nombre de festivaliers est impressionnant (notamment en prévision du concert des Guns N’ Roses à venir). Qui plus est, nous avons la bonne idée de vouloir rejoindre Hector pour ce concert, ce qui s’avère être une mission totalement impossible. Nous réussissons à grappiller quelques mètres seulement, en raison de la foule compacte et de la boue, mais comme nous sommes stupides, nous essayons quand même de le rejoindre. La raison nous revenant finalement, nous laissons tomber ce projet et regardons, depuis les écrans géants, les fameuses facéties de Joel O’Keeffe, chanteur-guitariste de la formation australienne. Nous passons malgré tout un bon concert, qui certes ne nous laissera pas des souvenirs impérissables, mais qui nous aura amplement donné satisfaction !

Airbourne @ Hellfest XV (Clisson) – 18 juin 2022

Nous décidons de louper Nightwish (oui, nous ne sommes pas d’énormes fans de metal symphonique au cas où vous ne l’auriez pas remarqué) et d’aller dîner au-dessus de la Warzone, plus précisément à la Mersea, restaurant proposant des fruits de mer, huitres et moules. Pourquoi en parler ? Car c’est tout simplement le meilleur rapport qualité/prix auquel nous avons fait face durant le week-end. Alors oui, la barquette de moules-frites sauce roquefort était à 14 euros, ce qui n’était pas donné. Cela dit, nous avons été surpris dans un premier temps de la rapidité avec laquelle nous avons été servis, avant de constater les proportions : gigantesques, tout simplement. Nous avons bien mis une quarantaine de minutes pour tout finir, ayant presque du mal sur la fin. Mesdames et messieurs de la Mersea, si vous nous lisez, nous reviendrons avec plaisir l’an prochain ! Suite à ce repas, nous retournons au camping chercher le reste de nos compagnons d’aventures, non sans un petit arrêt de Pierrot et Maximilien sur la route du camping dans un stand assez particulier : la « machine à orgueil ». Cette dernière proposait à qui le voulait bien, moyennant un euro, de se saisir d’un maillet pour taper sur une cible et tenter de faire monter un poids pour taper sur une cloche : un concours de force en d’autres termes, avec un shot en récompense pour quiconque ferait sonner la cloche. Ils échoueront tous deux lamentablement trois fois et ce avec une pointe de mauvaise foi (mais c’est pour ça qu’on les aime).

Nous finissons par arriver à nouveau au camping pour en ressortir rapidement, sans même nous asseoir, car la fatigue se faisant sentir, nous savons que si nous ne restons pas debout, nous ne retournerons plus sur le site. Nous repartons donc vers le site du festival et, devant la foule monstrueuse occupant tout l’espace de la Mainstage 1 (jusqu’à la scène Temple) et celui devant la Mainstage 2, nous n’avons pas d’autres choix que de nous placer au niveau du second pylône de son de cette dernière. Un peu médisants, nous prenons les paris sur le retard à venir des Guns N’ Roses (évidemment têtes d’affiche de la journée), mais ces derniers commencent leur set pile à l’heure prévue. Alors, que dire de ce concert de deux heures et demie, le plus long du week-end ? Simplement que nous avons bien senti que ce concert était effectivement le plus long. Commençant par un très bon triptyque composé de It’s So Easy, Mr. Browstone et Welcome to the Jungle, nous avons droit ensuite à une cover de Back in Black d’AC/DC, avant un enchainement oscillant entre reprises et titres du groupe moins connus du grand public, entrecoupés de solos en voulez-vous en voilà, ce qui ravit les die-hard fans mais qui laissent de marbre bon nombre de festivaliers. Nous finissons même par nous surprendre à parler avec des voisins durant le concert et nous voyons autour de nous quelques festivaliers assis ou allongés sur le sol, cherchant les rares coins secs pour se reposer. Ce concert fut long, très long. Nous ne dirons pas mauvais, mais le concert aurait gagné à être raccourci d’une grosse heure. C’est simple, sur les 24 titres interprétés par les Guns N’ Roses répertoriés sur setlist.fm (on notera qu’un des solos de Slash est comptabilisé comme un morceau), il était largement possible de faire l’impasse sur une dizaine d’entre eux. Nous ne disons pas cela pour être méchants gratuitement, mais après avoir interrogé de nombreuses personnes vêtues d’un t-shirt à l’effigie du groupe, nous n’avons eu que très peu de retours réellement positifs, la majorité s’accordant à dire que le concert était trop long, un peu mou et que les reprises et solos de chaque membre du groupe, ce n’était plus possible. Guns N’ Roses, on vous adore hein, on sait que vous êtes d’excellents musiciens, mais ce n’est pas la peine de faire 3 minutes de solos avant chaque titre pour nous le rappeler. Pour vous dire, nous vivons presque le fait d’entendre les premières notes de Paradise City comme une libération, car nous savons que le groupe conclut ses concerts de cette tournée sur ce titre. Nous ne regrettons pas d’avoir vu la bande d’Axl Rose en live, loin de là, mais le concert aurait vraiment gagné à être plus court.

À la fin des dernières notes de Paradise City, nous hésitons fortement à aller voir The Exploited sur la Warzone, mais l’idée d’attendre une heure sous les fraiches températures nocturnes nous démotive. Qui plus est, au vu de la programmation du dimanche qui nous fait rêver depuis l’annonce du line-up, nous décidons d’aller nous coucher. Toutefois, en rentrant vers le camping, nous passons devant le Metal Corner et nous voyons une grosse foule dansant sur des musiques des années 80. Curieux, nous prenons place et tombons sur un DJ affublé d’une coupe mulet, d’une moustache impeccable, d’un débardeur comme on n’en fait plus et de lunettes de soleil kitsch à souhait. Son nom ? Michel Mercury. Sa mission ? Faire danser les festivaliers toute la nuit sur des tubes intemporels. Que dire si ce n’est mission accomplie : il y a presque plus d’ambiance sous ce petit chapiteau que durant le concert des Guns N’ Roses. On danse, on chante, on rigole, on s’amuse énormément sur des titres comme Nuit de Folie, Allumez le Feu ou encore Bohemian Rhapsody (évidemment). Malgré une atmosphère incroyable, nous commençons vraiment à accuser le coup et nous quittons à contrecœur le dancefloor (sans rire, cet after est un de nos meilleurs souvenirs du week-end) et nous regagnons notre tente. En effet, le dimanche qui arrive sera le dernier jour du festival, il sera long et intense, alors tâchons de dormir quelques heures et de reprendre du poil de la bête !

 

DIMANCHE 26 JUIN

Bokassa @ Hellfest XV (Clisson) – 26 juin 2022

Pour changer, nous nous réveillons sur les coups de 11 heures. Une bonne partie de nos compagnons de route sont partis faire l’enchainement Spiritbox Novelists Bokassa (nous avions pu voir ces derniers au Stade de France en ouverture de Metallica en 2019), enchainement dont ils nous rapporteront que

du bon. Durant ce temps, nous prenons un petit-déjeuner/apéro avec Iris, Johan et Maximilien, en discutant notamment de la présence des deux premiers au Graspop Metal Meeting le week-end précédent notre rencontre au Hellfest. Suite à cela, nous rejoindrons nos compagnons déjà présents sur la zone de concerts pour le set d’Alien Weaponry, formation thrash néo-zélandaise aux très fortes influences maories que nous avions loupée en 2019 : il était donc hors de question de les

Alien Weaponery @ Hellfest XV (Clisson) – 26 juin 2022

rater une seconde fois. En moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, le trio nous réveille bien comme il faut et nous nous retrouvons déjà au milieu de circle-pits, histoire de bien nous échauffer pour la suite de la journée. C’est fort, c’est énergique, c’est bourrin : tout ce qu’il faut pour entamer correctement ce dernier jour ! Nous remarquons toutefois quelques soucis de son et nous sentons que les musiciens semblent peu à l’aise avec leurs instruments. Lewis de Jong, chanteur-guitariste du trio, nous explique que, venant de Nouvelle-Zélande, ils ont dû passer par Londres avant d’arriver en France et que leurs instruments ont disparu à l’aéroport londonien. Ils jouent donc aujourd’hui avec des instruments prêtés par des groupes présents ! Ceci expliquant cela, on notera quand même le professionnalisme du groupe, qui conclut son concert sous les vivats de la foule.

Dès la fin du concert d’Alien Weaponry, nous nous déplaçons rapidement vers la Mainstage 1 pour voir le groupe de thrash espagnol Angelus Apatrida, qui nous met la deuxième claque de la journée et dont nous ne ressortons pas totalement indemnes. Il faut dire qu’on est face d’un thrash d’excellente facture

Angelus Apatrida @ Hellfest XV (Clisson) – 26 juin 2022

et on ne peut à nouveau pas s’empêcher de rentrer à nouveau dans les intenses pogos qui se forment devant la scène. D’ailleurs, le fameux snakepit iconique des concerts de Metallica est déjà monté, ce qui permet aux musiciens de venir jouer surélevés directement dans la fosse. Nous quittons la Mainstage 1 à la moitié du concert pour aller déjeuner au niveau de la Warzone, Geoffrey voulant absolument essayer le restaurant de la Mersea (nous vous avons dit qu’il était bon !). Quant à nous, nous prenons une barquette de bœuf avec des patates et nous mangeons tous devant le mix entre crossover et hardcore de Judiciary, histoire de continuer sur le bourrin. On notera que la Warzone n’était que timidement remplie et que le son de celle-ci était bien plus fort que lors des jours précédents. Rien à dire cependant sur la prestation en elle-même, plus que correcte. Nous revenons ensuite vers les Mainstages pour voir la fin du set d’Angelus Apatrida et le début du set d’Ill Niño, que Geoffrey souhaitait voir. Nos autres comparses retournent quant à eux au camping, chose que nous ne tardons pas à faire également, car malgré l’énergie et l’extrême bonne volonté déployée par le groupe, le nu metal d’Ill Niño ne trouve pas véritablement écho chez nous. Il faut dire que nous sentons que c’est le quatrième jour de festival et qu’au vu de la suite de la journée, nous préférons aller nous reposer au camping.

Sur la route de celui-ci, nous rencontrons une autre connaissance, Jack, rencontré récemment au travers de passions communes. Nous prenons un petit verre au stand Jack Daniel’s avec lui (forcément) et nous repartons vers notre tente. Sur le chemin, nous sommes intrigués par un festivalier distribuant des « Metal Bible » aux diverses personnes présentes sur le camping. Nous souhaitons en savoir plus et ce dernier nous dirige vers une tonnelle dans laquelle se trouve la « Metal Mission », association chrétienne distribuant ces bibles et proposant même un petit espace permettant à qui le veut de prier. Après une petite discussion avec eux, nous reprenons le chemin vers notre tente et, à peine assis, un représentant d’ « Agir contre la maladie », association visant à récolter des fonds pour financer des projets pour des enfants malades, vient nous proposer de participer à une tombola, dont le gros lot est un pass 3 jours pour l’édition 2023 du Hellfest. Nous discutons avec lui un petit quart d’heure, échangeant bien sûr quelques verres, avant de prendre une poignée de tickets (qui s’avéreront tous être perdants). Ce festivalier nous offre en remerciement quelques petits goodies du Hellfest, dont nous ne savons que faire, mais que nous acceptons avec plaisir.

Mine de rien, le temps passe et il est déjà 16 heures et demie. Nous reprenons la route de la zone sur laquelle se passent les concerts afin de voir Ugly Kid Joe, sur une Mainstage 1 bien remplie. Les Américains sont convaincants, bien que nous ne les apercevions que de loin. Nous avons ressenti ce concert comme un concert typique de festival, c’est-à-dire un concert d’un groupe que nous connaissons légèrement et devant lequel nous passons un très bon moment, tout en discutant avec nos voisins du moment en nous nous racontant mutuellement des histoires de vie. Un idéal pour entamer la dernière ligne droite du week-end ! Suite à ce concert plus que sympathique, direction la Mainstage 2 pour voir un des premiers groupes que nous avons écoutés lors du début de notre chemin vers les musiques dites « extrêmes », à savoir Bullet For My Valentine.

Bullet for my Valentine @ Hellfest XV (Clisson) – 26 juin 2022

La Mainstage 2 est également bien remplie, mais nous arrivons assez facilement à nous frayer un chemin pour être entre les deux Mainstages (il y a Avatar sur la Mainstage 1 ensuite et il est hors de question de les louper). Le groupe de metalcore britannique est très bien accueilli, nous propose un vrai best of de sa discographie et, pour nous qui nous étions arrêtés à l’album Fever (sorti en 2010 quand même), nous prenons un immense plaisir à voir en live des titres issus de The Poison (mention toute particulière à un 4 Words (To Choke Upon) d’anthologie), de Fever donc, mais également de Scream Aim Fire. Le titre éponyme de ce dernier, concluant le set, nous donne quelques frissons, tant nous avons écouté ce morceau dans nos jeunes années et dont l’introduction est marquée au fer rouge dans notre inconscient. Une excellente performance dont on ne regrettera que la durée : nous n’aurions pas craché sur quelques minutes en plus, loin de là !

Vient alors le tour d’Avatar sur la Mainstage 1, que nous attendons avec Pierrot de pied ferme. Il faut savoir que cela va être la première fois que nous assistons à un concert entier du groupe suédois : nous les avions vus sans les connaître lors du Download 2016 avant de les revoir en 2018 au Trianon, mais nous étions arrivés très en retard et n’avions vu que la moitié de leur concert. Cette fois-ci, nous sommes là à l’heure et nous comptons bien en profiter pleinement, au milieu de bon nombre de fans du groupe (nous ne comptons plus le nombre de festivaliers avec un t-shirt à l’effigie du groupe, sans conteste le

Avatar @ Hellfest XV (Clisson) – 26 juin 2022

deuxième groupe le plus représenté après Metallica). Le batteur du groupe arrive avant ses collègues et fait un tour du snakepit en distribuant des roses bleues, blanches et rouges au public, avant que toute la bande ne le rejoigne sur scène pour un concert qui s’avèrera être absolument grandiose. En débutant par Hail the Apocalypse, le groupe frappe fort d’entrée et l’incroyable charisme de son frontman Johannes Eckerström fait mouche, jouant parfaitement son rôle de clown maléfique torturé de l’intérieur. Nous nous régalons, des pogos se forment de partout, nous avons droit à l’ensemble les classiques du groupe (même si on regrettera l’absence de certains titres comme le très bon Going Hunting ou le moins connu When All But Force Has Failed, qui aurait retourné le sol clissonnais par sa violence) et c’est au bout d’une heure tout pile de concert que la bande quitte la scène sous les applaudissements d’un public totalement acquis, malgré de légers soucis de son. En retournant vers le camping pour une ultime pause, nous discutons avec quelques festivaliers présents lors de ce concert et l’un d’entre eux nous dit quelque chose que l’on ne peut que confirmer : Avatar est un groupe qui a le potentiel pour devenir une tête d’affiche des grands festivals metal d’ici quelques petites années, tant il présente une énergie débordante accompagnée d’un univers visuel et sonore unique. Certains disent même qu’ils auraient dû être en tête d’affiche à la place des Guns N’ Roses tant la prestation proposée ainsi que l’envie démontrée sur scène entre les deux groupes n’avaient rien à voir !

Suite à un dernier passage par le camping durant lequel nous commençons à discuter de notre organisation pour notre départ prévu le lendemain matin, mais également nos divers projets pour l’été, nous retournons sur la zone de concert pour manger devant la prestation de Black Label Society et de son grand manitou Zakk Wylde. Nous assistons à un bon concert, bourré de solos en tout genre, bien moins redondants que ceux des Guns N’ Roses (dont un avec les deux guitaristes du groupe jouant avec leurs guitares derrière le dos) et assez énergique, mais on sent que Metallica arrive bientôt et il devient impossible d’avoir plus d’une vingtaine de centimètres carrés de libre autour de nous. Nous finissons toutefois miraculeusement par arriver à nous faufiler entre les deux Mainstages, à une place idéale pour voir le concert très attendu de Sabaton avant celui non moins attendu de Metallica.

Commençons donc par Sabaton, trustant désormais les têtes d’affiche des plus grands festivals européens. Ce groupe à une histoire particulière avec le Hellfest. Les habitués s’en souviennent, mais pour les autres, une piqûre de rappel s’impose. Lors du Hellfest 2019, Manowar devait assurer la tête d’affiche du vendredi. La veille, la première édition du Knotfest en Europe avait eu lieu sur le site du

Sabaton @ Hellfest XV (Clisson) – 26 juin 2022

Hellfest, avec entre autres Slipknot, Rob Zombie ou encore Sabaton. Les membres de ce dernier, souhaitant voir la prestation de Manowar prévue le lendemain, restent sur place le vendredi. Au petit matin, la nouvelle tombe sur Clisson : pour des raisons encore obscures (qu’on considérera ici comme des caprices du groupe), Manowar annule sa prestation et part de Clisson. L’équipe du Hellfest, prise de court, propose alors à Sabaton de les remplacer, ce que le groupe accepte. Les festivaliers sont très mécontents de cette annulation, mais se contenteront de voir ou revoir Sabaton, faute d’autre solution. Toutefois, nouveau problème, après trois chansons, la voix du chanteur Joakim Brodén, qui n’avait déjà pas été au mieux durant la journée, finit par lâcher. Afin d’éviter une double annulation, les Suédois décident d’imprimer les paroles et ce sont les musiciens qui vont se relayer pour chanter les morceaux, Joakim Brodén faisant à la place l’animation sur scène et invitant des fans à le rejoindre sur les planches pour boire des coups durant un concert qui s’avérera unique en son genre. En raison de ce comportement ultra professionnel et grâce à cette représentation qui restera dans les annales du festival, Sabaton a acquis une cote de popularité ainsi qu’une bienveillance toute particulière des festivaliers clissonnais et une relation spéciale s’est créée entre le groupe et l’équipe du Hellfest.

Ce rappel effectué, revenons sur le concert de Sabaton. Sur une Mainstage 2 décorée d’un tank, de barbelés et de divers sacs de sable pour rappeler des champs de guerre, le groupe présente un show similaire à celui présenté lors du Knotfest 2019 (celui du Hellfest 2019 étant incomparable), carré, explosif, efficace et très spectaculaire. Les membres du groupe remercient à plusieurs reprises le festival ainsi que les très nombreux festivaliers venus les voir (parfois déguisés en prenant le même code vestimentaire que les musiciens), en lançant toutefois quelques blagues à destination du public devant la Mainstage 1 attendant Metallica. Toutefois, la musique proposée et la bonne humeur contagieuse du groupe envahissent l’ensemble des festivaliers présents devant les Mainstages, à tel point que l’on voit quelques petits pogos devant la Mainstage 1 alors que Sabaton joue bel et bien sur la Mainstage 2. Néanmoins, le cauchemar de tout festivalier nous rattrape alors que nous pouvons à peine nous déplacer : l’envie pressante d’aller aux toilettes.

Il est alors 22h30, le concert de Sabaton se finit à 23 heures, celui de Metallica à une heure du matin. Dans le doute, nous décidons d’aller à la vidange, ce qui s’avérera évidemment être une énorme erreur. En effet, non seulement il nous est impossible d’accéder à nouveau à notre place (bon, ça, nous nous en doutions) mais nous nous retrouvons extrêmement loin de la Mainstage 1, entourés de fans de très grande taille. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous résigner à regarder le concert événement du festival sur les écrans géants et de nous mettre sur la pointe des pieds pour apercevoir les têtes des membres de Metallica. Qui plus est, nous nous retrouvons à côté de toute une bande de cinquantenaires bien alcoolisés, étant venus uniquement pour voir Metallica (ils sont arrivés, de leur propre aveu, peu après 22 heures) et ne savant pas faire autre chose que de lancer des « à poil », « apéro » et autres « remboursez », se croyant visiblement drôles et originaux. Le tout bien sûr entre sifflements stridents toutes les 30 secondes, propos politiques à la limite de la légalité et autres montées de tons envers chaque personne qui aurait le malheur de s’approcher légèrement d’eux. Beaucoup plus que les personnes de grande taille nous entourant (c’est le jeu, chacun sa taille, chacun son physique, nous sommes tous le géant de quelqu’un), ce groupe de personnes nous aura vraiment gâché le concert de Metallica tout du long.

Revenons-en néanmoins sur le concert : extrêmement attendus, comme en atteste la foule présente, le quatuor est acclamé dès son arrivée en jouant les premières notes de Whiplash et le seront jusqu’à leur dernier morceau, à savoir l’inégalable Master Of Puppets. On aura toutefois une pensée pour Carcass et Suicide Silence, jouant respectivement sur l’Altar et la Warzone durant ce concert et qui ont, au vu de la foule ici présente, vraisemblablement dû faire face à une assemblée relativement clairsemée. Pour continuer sur Metallica, on sent que les membres du groupe sont en grande forme et nous noterons une scénographie aux petits oignons (lasers, effets pyrotechniques, décors fixes et mobiles, jeux de lumière, allant même jusqu’à un fond de scène décoré d’images de billets issus des dates françaises passées du groupe) accompagnée d’une très bonne setlist, reprenant comme d’habitude les plus grands succès du groupe, mais en laissant la part belle aux titres un peu plus rares, comme ce Dirty Window issu de St. Anger (morceau qui sera d’ailleurs interprété après un sondage lancé par James Hetfield, demandant au public s’ils veulent du St. Anger et l’interprétant quand même malgré retours négatifs du public à ce sondage) ou ce No Leaf Clover, issu du mythique concert symphonique S&M. Nous aurons droit également à Fade to Black, dont le pré-solo est repris à tue-tête par le public et qui nous ravit à titre personnel : en effet, c’est notre quatrième concert de Metallica et c’est la première fois que nous assistons à l’interprétation de ce titre, qui est un de nos favoris, tous groupes confondus. Après une sortie de scène suite à Seek & Destroy, le groupe revient pour un rappel ultra efficace composé de Damage, Inc., One et donc Master of Puppets, se concluant par de gigantesques explosions au-dessus de la Mainstage avant la célèbre distribution de médiators par poignées, personnalisés à la date du jour. Un très bon concert objectivement (moins bon subjectivement pour les raisons évoquées précédemment), d’autant que nous avons été très chanceux, car le groupe annulera sa date suivante en Suisse à l’occasion du Frauenfeld Rocks, en raison de la contamination d’un des membres à la Covid-19. Nous imaginons facilement la tête de Ben Barbaud si Metallica avait dû annuler sa date au Hellfest, après l’annulation de Manowar lors de l’édition précédente… Cela dit, nous avons pu profiter une nouvelle fois du plus grand groupe de metal de la planète et nous en sommes très heureux !

C’est ainsi que se terminent les concerts de cette édition 2022 du Hellfest, sous un immense feu d’artifice célébrant cette 15ème édition du festival. Durant ce spectacle pyrotechnique, nous apprenons au travers des écrans géants que le Hellfest nous donne rendez-vous les 16, 17 et 18 juin 2023 pour sa 16ème édition. Nous aurions aimé avoir quelques noms, mais nous ne sommes pas surpris de ne pas en avoir au vu de la politique du Hellfest à ce sujet. En outre, nous remarquons qu’il s’agira donc d’une édition sur trois jours, revenant ainsi à une formule classique après les éditions 2019 (quatre jours en comptant le Knotfest) et l’édition de 2022, dite « édition du siècle » (sept jours sur deux week-ends consécutifs).

Nous reprenons le chemin du camping pour dormir avant le grand rangement du lundi matin, mais nous sommes une nouvelle fois happés par la foule présente devant Metal Corner pour assister au DJ set de Name That B**tch, reprenant des classiques du rock et du metal en version plus ou moins électronique. L’ambiance est encore plus folle que celle de la veille pour Michel Mercury et nous sommes rejoints par Maximilien, les autres préférant dormir (nous avons l’avantage d’être venus en train et non en voiture). Alors que nous pensions rester une petite heure, nous y restons finalement jusqu’à la fin du set (sur les coups de 4 heures du matin) et ce n’est pas loin d’avoir été la meilleure ambiance du week-end. Entre reprises cultes, morceaux plus actuels et nécessité de fêter la fin du Hellfest comme il se doit, Name That B**tch nous offre un ultime déluge de décibels sur les terres clissonnaises tout en ravissant les festivaliers présents, en attestent les nombreux pogos et slameurs durant toute la prestation. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin et nous sommes contraints de rejoindre le camping, non sans avoir observé le célèbre Brutal Caddie avant de regagner notre tente. Cependant, nous assistons à une dernière scène cocasse : alors que nous rangions ce qui pouvait l’être avec Maximilien avant de nous coucher, un groupe de trois personnes s’approche de nos tentes, visiblement à la recherche de partenaires pour une nuit blanche. L’une d’entre elles, ne nous ayant pas vus, essaye d’ouvrir la nôtre afin de nous réveiller. Un petit peu éberlués par cette scène, nous lui précisons que nous sommes à côté. La personne en question sursaute avant de repartir extrêmement gênée. Nous n’avons pas très bien compris ce qu’il venait de se passer, mais on mettra ça sur le compte de la fin du festival !   

 

LUNDI 27 JUIN

Alors que nous dormions, nous sentons notre tente se déplacer d’elle-même, comme si celle-ci était devenue un tapis volant. Nous ouvrons cette dernière sans comprendre grand-chose et voyons que Éric, Geoffrey, Adrien et Thibaut sont en train de la porter, histoire de nous rappeler au bon souvenir de la fin du Hellfest 2019. À une quinzaine de mètres de là où notre tente était préalablement fixée, les Toulousains finissent par faire le chemin inverse avec la tente alors que nous sommes toujours dedans. Au moins, ça aura le mérite de nous avoir fait ouvrir les yeux et de nous avoir pleinement réveillés après nos trois petites heures de sommeil ! En partageant un dernier petit apéritif, nous apprenons que Marie est repartie dans la nuit, tout comme Iris et Johan. Nous regrettons de ne pas avoir pu les saluer, mais nous profitons de ces lignes pour le faire. Nous finissons par souhaiter bonne route à nos amis toulousains avant leur départ vers le parking et nous commençons à ranger nos affaires.

Il est 7 heures et demie, le camping se vide déjà peu à peu et est évidemment beaucoup plus calme. D’autres voisins (dont nous ignorons les noms) nous donnent quelques bouteilles de jus de fruits avant de partir et, une fois nos bagages finis, nous réveillons Pierrot, avec qui nous devons prendre le train vers Paris à 12h15. Nous quittons le site vers 10 heures après un ultime passage aux douches, puis en faisant une bise à Maximilien et en lui laissant le reste de jus, avant de nous retrouver à nouveau dans une longue file d’attente. Celle-ci, nous avons moins envie d’en voir le bout, car c’est celle par laquelle nous quitterons définitivement le Hellfest et son camping. Nous manquons de nous tromper de route en direction des navettes, mais nous arrivons finalement devant ces dernières un peu avant 11 heures. L’une d’entre elles nous dépose rapidement à la gare de Clisson (vers 11 heures 15), de quoi nous laisser le temps d’acheter quelques sandwichs au Carrefour avant de monter dans le train. 12h15, les coups de sifflets du chef de gare retentissent et les portes du TER spécialement affrété pour les festivaliers se ferment. Nous voyons une dernière fois le panneau SCNF de la gare de Clisson et nous commençons alors à nous remémorer les souvenirs de cette édition, encore une fois inoubliable. Nous remercions le Hellfest d’exister et, malgré quelques légers bémols, nous sommes bien contents d’avoir pu y assister de nouveau, même sans avoir pu participer au premier week-end. Une fois de retour chez nous et après avoir cousu le bracelet de cette édition à notre veste, il ne nous reste plus qu’à compter les jours avant le prochain rendez-vous sur le sol clissonnais. Plus que 352 jours avant de revenir au paradis.    

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Flavien Dublineau

Un commentaire sur “Un week-end en Enfer ! (Hellfest 2022, 2ème week-end, 23-26 juin 2022)

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