BARE TEETH: Interview avec Greg pour « First the town, then the world »

BARE TEETH: Interview avec Greg pour « First the town, then the world »

BARE TEETH, originaire de Lille, vient tout juste de sortir un premier EP bien produit et intitulé « First the town, then the world ». Le groupe démarre sur les chapeaux de roues avec des dates en France, en Belgique et Angleterre. Il était donc intéressant d’en savoir un peu plus sur ce nouveau combo français et c’est Greg le chanteur et guitariste du groupe qui a bien voulu répondre à nos questions.

2 ans après la sortie de votre démo, vous voilà de retour avec un premier EP, mais pourquoi ce format plus réduit qu’un album alors que vous aviez déjà 8 titres ?

Greg: Notre démo était un bon premier jet, mais c’est toujours problématique de diffuser correctement ce format : certains s’attendent à un son assez cheap, d’autres n’y prêteront pas attention en attendant une première « vraie » sortie. De plus, les labels et autres partenaires sont difficile à trouver pour sortir une simple démo.
Je suis assez attaché au format EP ou maxi, car il permet de présenter un premier travail abouti (artwork, implication de labels, …) tout en maîtrisant le budget, plus conséquent sur un album.
Pour un album, il nous aurait fallu au moins 4 titres en plus. On les avait presque, mais quitte à enregistrer un album, on préfère avoir plus de 15 titres et faire un choix des meilleurs morceaux, plutôt que de se précipiter en studio quand on a 10 ou 12 titres prêts.

Vous avez eu la chance de travailler avec Trevor Reilly (A Wilhelm Scream) qui a fait le mixage de votre EP, comment est arrivée cette collaboration ?
Trevoir Reilly (A Wilhelm Scream)
Trevoir Reilly (A Wilhelm Scream)

Greg: Trevor et moi, nous nous connaissons depuis 2009. Mon groupe de l’époque, FAST MOTION, avait pu ouvrir pour A WILHELM SCREAM à Paris en Décembre 2009, et nous avons gardé contact. Etant aussi totalement fan de ce groupe, tu imagines bien que j’ai pu les voir de nombreuses fois depuis lors.
L’année dernière, nous nous sommes recroisés sur un festival en Belgique et Trevor s’est proposé pour le mixage. Il a été très modeste dans sa démarche, et acceptait le fait qu’on ait envie de bosser avec quelqu’un de plus expérimenté que lui dans le mixage, mais nous avions vraiment aimé les sons qu’il nous avait envoyé. Le plus dur, ça a été plutôt de se caler sur son planning, car A WILHELM SCREAM tourne beaucoup. Au final, le résultat a vraiment été à la hauteur de nos espérances.

Vous semblez mélanger pas mal d’influences différentes venant du Punk Rock, du Thrash ou même de la Pop, comment arrivez-vous à équilibrer tout ça ?

Greg: Tout ça vient assez naturellement. On ne se dit pas : « tiens, sur tel morceau, il sonne assez pop donc on va claquer un break thrash ». On ne fonctionne pas au patchwork.
Pour le punk/rock, on a des influences assez communes mais on écoute aussi pas mal de trucs différents chacun de notre côté. Bien souvent, l’un d’entre nous arrive avec un morceau quasi-finalisé et on ne fait que quelques arrangements afin de figer la partie instrumentale avant d’en venir aux lignes de chant et aux paroles.
Ceci dit, on ne s’interdit rien en terme de styles : si une partie avec du blastbeat sonne bien, ou si un gros passage dub sonne dans un de nos morceaux, on n’aura aucun scrupule à en mettre.

Vous êtes originaire de Lille, ce qui vous rapproche de la Belgique qui a toujours été relativement ouverte pour tout ce qui est Hardcore ou Punk Rock, est-ce un avantage pour vous et le développement du groupe ?

Greg: C’est indéniable, mais ce n’est pas non plus aussi facile qu’on pourrait le croire. La Belgique, en particulier dans les Flandres, regorge de groupes de punk/rock, donc les concerts comportent déjà pas mal de groupes belges. Ce n’est pas évident pour un groupe français de s’imposer dans ce milieu.
On a quand même eu l’occasion de faire quelques scènes là bas, et je pense que notre musique plaît. Le fait d’avoir un label belge aidera sûrement à nous trouver quelques dates intéressantes, même si nous avons déjà les contacts nécessaires.

Quel album t’as fait découvrir cette musique plus « énervée » ? Comment et quand ça s’est passé ?
Bad Religion
Bad Religion

Greg: Tout dépend ce que tu qualifies d’énervé ! 😉
Je suis tombé dans le punk/rock comme tout bon kids né au début des années 80 : en 1994, Kurt Cobain se fait sauter le caisson et les radios se rabattent sur GREEN DAY et THE OFFSPRING. Ca a fait mouche, mais ce n’est qu’en découvrant BAD RELIGION quelques temps après que j’ai adoré ces rythmes rapides. Ensuite, ça a été l’engrenage de toute la scène punk/rock californienne et suédoise : RANCID, PENNYWISE, MILLENCOLIN… puis le ska/punk : THE SUICIDE MACHINES, VOODOO GLOW SKULLS… et j’ai jamais décroché.

Y a-t-il un artiste/groupe qui à tes yeux est vraiment différent et dont tu es vraiment fan ? Et pourquoi lui ?

Greg: Je vais éviter de parler tout le temps de A WILHELM SCREAM. Une autre très grosse influence du groupe, c’est PROPAGANDHI.
En soit, ce groupe a su amener le punk/rock bien au delà du genre musical même : outre une réelle conscience politique et des textes magnifiques, leur musique emprunte énormément d’influences prog, post-rock ou thrash. Les deux derniers albums sont des monuments !!!

 Quelle importance donnez-vous à vos textes ?

Greg: Si on y accordait pas d’importance, on se ferait pas chier et on ferait de l’instrumental, haha !
J’ai signé tous les textes de l’EP, mais Titouan et Tom se sont aussi mis à l’écriture. Mes textes sont généralement assez personnels et tirés de situations vécues ou imaginées. La vie de groupe et les tournées sont des thèmes assez récurrents. J’avoue aussi être assez nostalgique de mon adolescence et de ces temps de relative insouciance, et ou des choses assez bénignes t’arrivent et tu as l’impression que le monde s’écroule. Qu’est-ce qu’on est con quand on a 17 ans, haha !
Je pense aussi qu’on aura des textes un peu plus sombres à l’avenir. Le contexte politique y étant sûrement pour quelque chose.

On dit souvent que certains titres marchent mieux sur scène, alors pour quel titre ressens-tu le plus de bonnes vibrations en concert ?

Greg: On a enregistré notre disque en voulant garder une certaine énergie live, donc j’espère que ça transparaît dans nos concerts, et que le public n’a pas l’impression de ne pas écouter les mêmes morceaux en venant nous voir en concert. Très sincèrement, j’ai beaucoup de mal à faire un choix. Je pense que « Behind the wall » et « Parted ways » font partie de mes titres préférés en live.

Comment vois-tu le groupe dans 2 ans ? dans 5 ans ? dans 10 ans ?

Greg: D’ci deux ans, j’espère que nous aurons un album sorti ou sur le point d’être sorti. A plus long terme, j’espère qu’on aura l’occasion d’avoir joué un peu partout dans le monde et de faire des dates intéressantes. Pas uniquement du point de vue de la taille des salles et de l’affluence du public, mais aussi de challenge : jouer dans de nouveaux pays, pour des publics différents ou d’expérimenter de nouveaux formats. Qui sait, peut-être en tête d’affiche de certaines belles dates ou festivals d’ici 5 ou 10 ans ? On verra bien …

Vous êtes désormais « endorsé » par la marque de guitare japonaise « Deviser », comment en êtes-vous arrivé là si vite ?

Greg: Deviser, ça a été une rencontre, mais je connaissais déjà les guitares Bacchus et Momose. J’ai pu aider Stéphane, l’importateur français/européen, à mettre en place son site web et en allant en vacance au Japon, il m’a proposé de m’arranger une visite des ateliers de Deviser, paumé dans les montagnes de la préfecture de Nagano. J’ai pu rencontrer Momose Sensei, qui est le maître luthier chez Deviser depuis des dizaines d’années, et Sho Hara, le responsable des relations chez Deviser. Chez Deviser, ça bosse à l’ancienne : à la main, sans machine à commandes numériques, et avec de la passion. Dans la pure tradition japonaise, ça prend des années pour qu’un apprenti puisse réaliser des guitares de A à Z.
Sho, Stéphane et moi avons gardé un bon contact, et je leur ai simplement demandé si un endorsement pouvait les intéresser … et ils ont dit oui. C’est aussi simple que ça, mais ne vas pas croire qu’on a les instruments pour rien. On les paie, et j’estime ça relativement normal que le travail des luthiers ne soit pas gratuit.
De toutes façons, sur les endorsements, ce sont ceux qui sont plein aux as et qui ont déjà trop de guitares qui ne paie pas leurs instruments ! 😉

 

Pour plus d’informations sur BARE TEETH: https://www.facebook.com/bareteeth

Pour écouter « First the town, then the world »:



xWebbYx

Rédacteur en chef et administrateur de TRexSound.com.

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